Le directeur général régional des services d'urgences de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié mardi le ciblage du personnel médical en Palestine par les forces d'occupation israéliennes de "très dangereux". Michel Terin, cité par l'agence de presse palestinienne Wafa, a indiqué lors de sa rencontre à Ramallah avec le ministre de la Santé palestinien, Jawad Awad, que ce "qu'il avait vu en Palestine sera exposé à la communauté internationale pour défendre les droits des citoyens palestiniens". M. Terin a précisé que la rencontre visait à examiner de plus près l'état d'urgence dans le secteur de la santé palestinien sous occupation et ce que l'organisation peut efficacement apporter en Palestine. Pour sa part, le Ministre de la santé palestinien a fait part à ce responsable de l'OMS "de la situation sanitaire en Palestine et des défis auxquels elle est confrontée sous l'occupation isarélienne". Le ministre, qui a condamné la confiscation d'une ambulance du ministère, a dénoncé les violations israéliennes ayant ciblé le secteur de la santé et le personnel médical. La plus récente étant l'assassinat par les forces d'occupation de trois ambulanciers par balles réelles, alors qu'ils soignaient des blessés qui participaient dans les manifestations pacifiques de la "Marche du retour" à proximité des barrières érigées par Israël. Awad, a évoqué aussi, l'importance du rôle du ministère de la Santé devant protéger et renforcer le système de santé dans la bande de Ghaza par la création de projets essentiels, et la fourniture de l'équipement nécessaire à tous les hôpitaux publics. Début juin dernier, le ministère de l'Information palestinien avait dénoncé vivement l'assassinat par les forces d'occupation de la jeune infirmière palestinienne, Razan Ashraf Al-Najar, en service à Ghaza, soulignant que "cet acte fait partie d'une nouvelle série du terrorisme israélien qui s'acharne contre le personnel médical, paramédical, les journalistes et autres cibles avec préméditation et exécution de sang-froid". Le ministère a lancé un appel "urgent" à l'OMS, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à "dénoncer de tels crimes, à exiger la poursuite des personnes impliquées devant la justice internationale" et à contraindre l'occupant israélien à respecter les traités internationaux régissant les zones de conflit. Fin mai écoulé, le CICR avait averti que le système de santé de la bande de Ghaza traversait une crise "épique" après une répression israélienne visant les Palestiniens qui avait fait plus de 120 morts et de 13.000 blessés. Le CICR avait annoncé qu'il allait augmenter son aide au cours des six prochains mois, en envoyant deux équipes de chirurgiens, des spécialistes et des fournitures médicales. Début mai, l'organisme humanitaire international avait déploré dans cet ordre d'idées, l'attaque de structures médicales et du personnel soignant visés, citant des attaques ayant pris pour cible des structures médicales ou des soignants, alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies avait adopté, il y a deux ans, une résolution visant à faire dûment respecter les soins de santé (dans les zones de conflit). Il avait cité entre autres, les cas de l'Afghanistan, la Syrie et les conflits au Moyen-Orient, regrettant, le fait que la destruction des infrastructures médicales et la perturbation des services de santé avaient atteint "une ampleur sans précédent". Depuis le 30 mars dernier, des Palestiniens manifestent régulièrement à Ghaza sur la ligne du siège imposé par Israël à Ghaza pour réclamer la levée du blocus israélien imposé à l'enclave, qui souffre d'une pénurie chronique d'eau et de carburant, et où plus des deux tiers de la population dépendent de l'aide humanitaire. Plus de 160 Palestiniens ont été tués et plus de 16 000 autres blessés par des tirs à balles réelles de l'armée israélienne depuis cette date.