L'annonce par le président tunisien de la fin du consensus de son parti Nidaa Tounès avec le mouvement Ennahda constitue un tournant décisif dans le paysage politique dans le pays, à une année des élections présidentielle et législatives (2019). Ce développement intervient alors que depuis plusieurs mois, la Tunisie connaît une crise politique en grande partie liée au sort du chef du gouvernement Youssef Chahed, qui n'a plus l'appui de son parti Nidaa Tounes, mais soutenu par Ennahdha, à la seule condition de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. En vertu de la Constitution, le Président de la République peut demander à l'Assemblée des représentants du peuple, deux fois au maximum durant tout le mandat présidentiel, le vote de confiance sur la poursuite de l'action du Gouvernement. Le vote a lieu à la majorité absolue des membres de l'Assemblée des représentants du peuple. Si l'Assemblée ne renouvelle pas sa confiance au Gouvernement, il est considéré démissionnaire. Dans ce cas, le Président de la République charge la personnalité la mieux à même d'y parvenir de former un Gouvernement, dans un délai maximum de trente jours. Si le Gouvernement n'est pas formé dans le délai prescrit ou s'il n'obtient pas la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple, le Président de la République peut dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple et appeler à des élections législatives anticipées, dans un délai de quarante-cinq jours au minimum et quatre-vingt-dix jours au maximum. Si les deux fois, l'Assemblée renouvelle sa confiance au Gouvernement, le Président de la République est considéré démissionnaire".