La journée nationale de la presse sera célébrée lundi à un moment où le paysage médiatique connait une évolution notable, induite par la mise en place progressive des autorités de régulation, des textes juridiques d'encadrement et par l'usage des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Ainsi, après l'installation de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) en juin 2016, il est attendu la mise sur pied prochaine de l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE), conformément à la loi organique sur l'information. La presse écrite compte actuellement plus de cent titres. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait instruit le gouvernement, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la presse en octobre de l'année passée, d'accélérer la mise en place de l'ARPE et son activation aux côtés de l'ARAV. En dépit des assurances du ministre de la Communication qui avait affirmé que le dossier de la mise en place de l'ARPE est "fin prêt", la concertation avec les journalistes pour l'éction de leurs représentants dans cette instance peine à se faire, du fait de l'absence d'organisations représentatives des professionnels de la presse. Le rôle de l'ARPE est "d'encourager la pluralité de l'information" et de "veiller à la diffusion et à la distribution de l'information écrite à travers tout le territoire national". Le plan d'action du gouvernement dispose, à cet égard, qu'une loi sera promulguée pour permettre un accès "plus conséquent" des médias, notamment aux informations, documents et statistiques, aux bénéfice des citoyens, conformément à la révision de la Constitution, en plus des efforts de l'Etat pour le soutien des médias dans la formation, à travers les différents instituts". A propos de la formation, les objectifs escomptés sont la promotion du professionnalisme et l'adaptation des médias aux bouleversements qu'impose l'ère du numérique. Cette loi veillera, dans le même temps, à préserver la vie privée et droits d'autrui, les intérêts légitimes des entreprises, ainsi que les exigences de la sécurité nationale. L'Etat poursuivra son soutien multiforme à la presse Il est à noter, par ailleurs, "l'activation en cours" du Fonds d'aide à la presse. Les pouvoirs publics ont assuré que l'Etat ne se désengagera pas de son soutien multiforme à la presse, impactée par la crise économique qui touche l'Algérie, à l'instar des autres pays dans le monde. Il s'agit, en l'occurrence, d'un soutien indirect à travers la publicité institutionnelle et l'impression des journaux (le papier et les intrants continuent à être soutenus). La dépénalisation du délit de presse a constitué, en outre, une avancée à forte symbolique pour la corporation journalistique. Aux termes de l'article 50 de la Constitution révisée en 2016, "le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté". Le même article énonce que "la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d'information est garantie. Elle n'est restreinte par aucune forme de censure préalable.Cette liberté ne peut être utilisée pour attenter à la dignité, aux libertés et aux droits d'autrui. La diffusion des informations, des idées, des images et des opinions en toute liberté est garantie dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelles de la Nation".