Le vo-vietnam, ou "vo-viêt nam" est un art martial qui a commencé, ces dernières années, à attirer des adeptes et tente de s'imposer parmi les disciplines sportives les plus pratiquées dans la wilaya d'Ouargla, selon des formateurs locaux approchés par l'APS. Le nombre de sportifs qui pratiquent cet art martial d'origine vietnamienne n'a pas cessé d'augmenter et ses adeptes sont de plus en plus nombreux, notamment les jeunes générations âgées entre 5 et 15 ans, a-t-on signalé. Ouargla, à l'instar d'autres wilayas du pays, dispose d'un immense réservoir de jeunes nécessitant un bon encadrement sportif et éducatif pour les accompagner à réussir dans leur vie sportive et sociale, a affirmé le maître Moussa Bendaikha, président de la ligue de wilaya et membre à la Fédération algérienne de vo-vietnam. Pour contribuer au développement de cette discipline dans cette wilaya du Sud du pays, Bendaikha a exprimé son souhait d'organiser le prochain Championnat national de vo-vietnam à Ouargla, offrant ainsi une opportunité de détecter de nouveaux talents locaux susceptibles de défendre les couleurs nationales, à l'instar de la 14e édition "réussie" du Championnat d'Algérie juniors de vovinam viet vo dao qu'a abritée Touggourt du 30 décembre 2016 au 1er janvier 2017. La ligue de vo-vietnam d'Ouargla compte actuellement plus de 300 pratiquants des deux sexes, structurés dans une quinzaine de clubs sportifs activant notamment au niveau du centre scientifique et de loisirs à Hai Ennasr, à la Maison de jeunes Mustapha-Benboulaid à Sidi-Abdelkader (Ouargla) et à la Maison de jeunes de Sidi-Khouiled, en plus d'autres structures sportives et juvéniles à Hassi-Messaoud et Touggourt, a-t-il fait savoir. En dépit des difficultés financières et du déficit en matière d'espaces appropriés, ces clubs sportifs ont relevé un grand défi pour promouvoir cette discipline qui a été introduite à Ouargla au début des années 1990, indique le président de la ligue locale de la discipline. "Les budgets sont très faibles et ne couvrent même pas les frais de déplacement pour participer aux tournois et compétitions sportives hors wilaya, lesquels frais sont couverts par nos propres moyens", a-t-il regretté, ajoutant que ces clubs sont souvent obligés de clôturer les listes d'inscription de nouveaux adhérents en raison du manque de salles adaptées pour accueillir un grand nombre d'athlètes. Introduit en Algérie en 1973 par le professeur Aït-Abdelmalek Larbi, élève du maître fondateur de cette discipline, Nguyen Duc Moc, le vo-vietnam est composé de deux mots, à savoir "vo" qui indique l'idée de combat de guerre et le "Vietnam" (un pays d'Asie du Sud-est), selon Abdelkader Bendaikha, maître formateur en vo-vietnam au Centre scientifique et de loisirs à Hai Ennasr (Ouargla). Le vo-vietnam figure parmi un riche patrimoine spécifique d'arts martiaux de ce pays asiatique et englobe une grande variété de mouvements travaillés en souplesse, en plus des combats aux pieds et poings notamment, avec l'utilisation d'armes diverses (armes de jet, épée, tir à l'arc et autres), a-t-il expliqué. Le fondement essentiel du vo-vietnam consiste à attaquer avant tout les bras et les jambes de l'adversaire pour limiter ses possibilités d'attaque et de défense et pouvoir ainsi atteindre le corps, selon Abdelkader Bendaikha. Il a encore fait savoir que les pratiquants du vo-vietnam portent des "vo-phucs" (kimonos traditionnels), bleu pour les élèves du premier degré et marron pour ceux du 2e degré, signalant que les clubs de vo-vietnam à Ouargla sont obligés de confectionner leurs vo-phucs chez un atelier local, étant donné que ce type de kimono est toujours indisponible à l'échelle nationale.