Le Conseil de sécurité a prolongé le mandat de la Minurso de six mois jusqu'à avril 2019, appelant le Maroc et le Front Polisario à reprendre les négociations sans préconditions et de bonne foi "en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", à la faveur de la réunion prévue à Genève les 5 et 6 décembre. Aux termes de sa résolution 2440 (2018) prorogeant le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental), le Conseil de sécurité a souligné mercredi l'importance pour les deux parties au conflit, la Maroc et le Front Polisario, de "s'engager à nouveau à faire avancer le processus politique dans la perspective d'une cinquième série de négociations". La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis. Alors que le secrétaire général de l'ONU, a demandé une prolongation d'une année, l'administration américaine a poussé pour obtenir un renouvellement de six mois afin de maintenir la pression sur les parties au conflit, pour qu'ils reviennent à la table des négociations. Malgré maintes pressions et manoeuvres, la France n'a pas réussi à infléchir la position américaine. Les Etats-Unis, agacés par le blocage du processus de paix, sont convaincus qu'un mandat de six mois était le seul moyen de mettre fin au statut quo au Sahara occidental. Expliquant la position américaine sur la Minurso, l'ambassadeur adjoint, Jonathan Cohen a précisé que les Etats-Unis "s'étaient lancés dans une nouvelle approche" concernant cette mission onusienne. "Premièrement, il ne peut plus y avoir de +statut quo+ au Sahara occidental. Deuxièmement, nous devons apporter tout notre soutien à l'Envoyé personnel, Horst Kohler, dans ses efforts pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a déclaré le diplomate américain. == L'Algérie attachée à la doctrine de l'ONU en matière de décolonisation== Pour sa part, l'Algérie, dans sa réaction, a pris acte de cette résolution relative à l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l'autodétermination comme la seule voie à même de mettre un terme définitif au conflit qui oppose depuis plus de quarante ans le peuple du Sahara occidental au Royaume du Maroc. Le représentant sahraoui a rappelé que le territoire non autonome du Sahara occidental est occupé illégalement par le Maroc depuis le 31 octobre 1975, une date qui a coïncidé mercredi avec l'adoption de la nouvelle résolution. Dans l'attente d'un règlement définitif du conflit au Sahara occidental, "Il est essentiel, que le Conseil de sécurité maintienne, sans ambiguïté, le statut juridique du territoire et préserve son intégrité territoriale, tel que demandé à maintes reprises par l'Union africaine", a souligné le diplomate sahraoui. "Le Front Polisario, dont la raison d'être est de défendre les droits inaliénables et sacro-saints du peuple sahraoui et ses aspirations nationales, n'acceptera rien d'autres que le plein respect du droit inaliénable de notre peuple à l'autodétermination et à l'indépendance", a-t-il affirmé.