Les efforts visant à éliminer les obstacles à la formation d'un Comité chargé de la rédaction d'une nouvelle Constitution se poursuivaient lundi en Syrie pour donner plus de chance de réussite au processus de règlement de la crise dans ce pays, au moment où le gouvernement syrien se dit prêt à coopérer avec Geir Pedersen, nouvel émissaire de l'ONU proposé pour remplacer Staffan de Mistura, démissionnaire. Le président syrien Bachar al-Assad a discuté la veille avec un émissaire russe, Alexander Lavrentiev, des moyens "d'éliminer les obstacles" à la formation d'un Comité constitutionnel exigé par l'ONU et les Occidentaux pour aider à trouver une solution au conflit en Syrie à travers une nouvelle Constitution, au moment où Damas veut que l'actuel texte fondamental soit la plate-forme de toute concertation dans ce sens. Lors d'un sommet sur la Syrie la semaine dernière à Istanbul, les dirigeants de Russie, de Turquie, de France et d'Allemagne ont demandé la mise en place avant la fin de l'année d'un tel Comité sur lequel planche l'ONU, pour "jeter les fondements d'une transition politique". S'agissant des fonds nécessaires à la reconstruction, le responsable syrien a indiqué que "la communauté internationale est responsable de la guerre en Syrie, c'est pourquoi elle doit verser des indemnités". "Elle devrait créer un fonds international qui aiderait Damas. Mais toutes les dépenses doivent être coordonnées avec le gouvernement syrien", a-t-il poursuivi, assurant néanmoins que le gouvernement syrien trouvera l'argent nécessaire "quoi qu'il en soit". Et de préciser que "les Syriens eux-mêmes effectueront tous les travaux, ce qui réduira considérablement leur coût". Dans ce contexte, des spécialistes ont calculé que la rénovation des infrastructures exigerait entre 260 et 1.000 milliards d'euros car les destructions étant très importantes. D'après les estimations actuelles, la reconstruction nécessitera entre 10 et 15 ans. Le président russe, Vladimir Poutine, estime pour sa part que "l'Occident devrait financer la reconstruction de la Syrie", espérant toutefois que "les Européens feront des concessions, puisqu'ils ont intérêt à ce que les réfugiés syriens rentrent le plus vite possible chez eux, toujours".