Le président syrien a renforcé sa position, après avoir multiplié les victoires militaires contre l'opposition et réussi à démanteler quasiment les groupes terroristes. Le processus de sortie de crise en Syrie a avancé d'un pas lundi, à l'issue du 10e round de discussions d'Astana qui s'est déroulé cette fois-ci dans la ville balnéaire russe Sotchi, et qui a achoppé sur la mise en place prochainement d'un comité constitutionnel, lors d'une réunion à Genève en septembre, a annoncé hier l'ONU. Pour l'émissaire de l'ONU, ce comité, dont la création avait été décidée lors d'un sommet sur la Syrie organisé en janvier à Sotchi, est "un élément clé" vers une résolution du conflit syrien qui a fait plus de 350 000 morts depuis mars 2011. Lancée il y a six mois, lors d'une réunion dans la même ville de Sotchi, l'idée d'installer ce comité est défendue par l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, et bénéficie du soutien de la Russie, de l'Iran et de la Turquie qui ont lancé le dialogue d'Astana. Ce comité aura donc la charge de rédiger une nouvelle Constitution pour la Syrie et sera composé de représentants de l'opposition syrienne dite modérée et du gouvernement de Damas. "L'envoyé spécial a hâte d'organiser au tout début de septembre à Genève des consultations informelles avec l'Iran, la Russie et la Turquie, afin de finaliser le comité constitutionnel", ajoute le communiqué. En juin, M. de Mistura avait déjà organisé une réunion identique au Palais des Nations, siège de l'ONU à Genève. Mais il n'avait à l'époque reçu qu'une liste de 50 noms du gouvernement. L'opposition ne lui a transmis sa liste de 50 candidats qu'en juillet. Depuis 2016, Staffan de Mistura a mené neuf cycles de négociations indirectes entre gouvernement syrien et groupes de l'opposition à Genève et à Vienne, sans jamais parvenir à des résultats. Lors de sa réunion la semaine dernière sur la Syrie, le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé toutes les parties syriennes à "travailler de manière constructive" avec Staffan de Mistura, sur la création du Comité constitutionnel. Selon l'ambassadeur suédois Olof Skoog, président en exercice du Conseil de sécurité, l'Assemblée générale annuelle de l'ONU qui se tiendra à New York fin septembre devra aborder la question du Comité constitutionnel syrien. Pour participer à la formation de ce Comité constitutionnel, l'opposition syrienne a remis à l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie une liste de 50 noms, comprenant des femmes, alors que le gouvernement syrien avait remis en mai sa propre liste de 50 noms. Doté de la liste de l'opposition, Staffan de Mistura devrait y ajouter ses propres noms pour finaliser la formation du Comité qui pourrait comprendre jusqu'à 150 noms, selon des diplomates, cité par des médias. Staffan de Mistura est appelé à définir les règles de fonctionnement du futur Comité, explique les mêmes sources. L. M./Agences