Des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont demandé, lundi à Alger, à accorder la priorité absolue à l'économie productive dans l'élaboration de la loi de finances pour 2019 et les prochaines années, afin de permettre à l'Algérie de sortir de sa dépendance aux revenus pétroliers. Les députés ont insisté également sur l'importance d'éviter le recours à la planche à billets ou au financement non conventionnel pour palier le recul des cours pétroliers avec ses retombées négatives qui risqueraient d'entraver le projet du Gouvernement visant à construire une économie productive hors du secteur des hydrocarbures. A cet effet, le député Dakmoussi Dakmous du Front Algérie nouvelle (FAN), a estimé que la poursuite de la dépendance aux revenus pétroliers "témoigne de l'incapacité du Gouvernement à réaliser une relance effective de économie nationale", optant ainsi pour "la solution de facilité", celle du financement non conventionnel. Lors de la séance plénière qui s'est déroulée en présence du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya et d'autres membres du Gouvernement, M. Dakmoussi a mis en garde contre la poursuite de la dépréciation du dinar face aux autres monnaies, déplorant l'absence d'une réflexion pour trouver des solutions efficaces afin de maîtriser ce phénomène dans le cadre du projet de loi de finances 2019. Si Mimoune Smaïl, du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a proposé la garantie de mécanismes et de lois nécessaires pour améliorer le climat des affaires en Algérie, et partant contribuer à l'émergence d'une économie diversifiée basée sur un partenariat effectif entre les secteurs public et privé. Il a plaidé, d'autre part, pour l'assainissement financier des institutions de l'Etat, sans recourir à la Banque centrale d'Algérie (BA) et en évitant le financement non conventionnel, soulignant l'impératif de maîtriser l'inflation et de moderniser le secteur des impôts notamment au niveau local (les communes). Selon les concepteurs du PLF 2019, la légère baisse nominale du Budget d'Equipement ne correspond pas à un recul de la politique publique d'investissement, mais elle découle notamment d'une baisse de près de 300 mds DA des crédits consacrés l'année dernière à l'assainissement des créances détenues sur l'Etat. Par ailleurs, la consistance du Budget d'Equipement pour 2019 confirme la poursuite de l'engagement de l'Etat en faveur du développement économique et social avec notamment des dotations de 625 mds DA pour l'appui au développement humain, près de 1.000 mds DA de soutien multiforme au développement économique et 100 mds DA de concours au développement local.