Le Représentant du Front Polisario pour l'Europe, Mohamed Sidati, a dénoncé, mardi, l'adoption par la Commission du commerce international (INTA) du Parlement européen du rapport de l'eurodéputée controversée, Patricia Lalonde, qui prévoit l'extension de l'accord agricole conclu entre l'Union européenne (UE) et le Maroc au territoire du Sahara occidental occupé, soulignant que c'est "une honte" d'entériner un document dont la rédactrice a été forcée à démissionner la veille en raison de "conflit d'intérêts". Réunis lundi à Strasbourg, au siège du Parlement européenne, les membres de la Commission "INTA" ont adopté le rapport de l'eurodéputée controversée, Patricia Lalonde, qui prévoit l'extension de l'accord agricole conclu entre l'UE et le Maroc au territoire du Sahara occidental occupé, alors que la justice européenne avait rejeté dans ses arrêts cet accord, invoquant l'absence de consentement du peuple sahraoui. Réagissant à la décision prise par la Commission, le Front Polisario a déploré, dans un communiqué, un "vote qui marque un pas de plus dans la volonté des responsables européens de passer outre les termes précis et clairs des arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE)". "La Cour de justice a jugé que le Sahara occidental est un territoire séparé et distinct de celui du Royaume du Maroc en vertu du principe d'autodétermination. Aucun accord avec le Maroc ne peut inclure le territoire, les eaux adjacentes, ni l'espace aérien du Sahara occidental", a encore souligné M. Sidati, annonçant le recours devant la CJUE, dont les précédents jugements basés sur le droit international étaient du côté du Front Polisario. Tout en relevant que les conséquences du vote de la Commission parlementaire européenne s'étendent bien au-delà de questions commerciales, le responsable sahraoui a affirmé que cette adoption vient "saper" l'issue des négociations conduites par l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Horst Kohler, pour le règlement du conflit sahraoui selon les résolutions onusiennes garantissant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Dans ce sillage, Mohamed Sidati a appelé les "partenaires européens de revoir leur politique actuelle et de recentrer leurs efforts sur les pas positifs que l'UE peut esquisser pour supporter les efforts de H. Kohler et pour encourager des progrès dans les pourparlers".