Les bureaux de l'agence palestinienne de presse Wafa qui se trouvent dans la ville de Ramallah ont été pris d'assaut lundi par des dizaines de soldats israéliens lourdement armés, suscitant une vague de condamnations le jour de la célébration des 70 ans de l'adoption de la déclaration des droits de l'Homme par l'assemblée générale de l'ONU. "Les soldats israéliens ont lancé du gaz lacrymogènes à l'intérieur du bâtiment provoquant la suffocation des journalistes qui se trouvaient à l'intérieur du siège", a indiqué Wafa. "Les soldats sont entrés par effraction dans la salle des récepteurs et ont saisi des cassettes vidéo, des caméras de surveillance après avoir forcé les employés à rester dans une pièce", a ajouté l'agence. Selon la rédactrice en chef de Wafa, Khuloud Assaf, l'armée de l'occupation a détenu le personnel de l'agence dans une pièce, a pris la salle des serveurs, saisi les enregistrements, des cassettes de caméras et des caméras des photographes de l'agence". Mme Assaf a ajouté que "les soldats israéliens avaient lancé une bombe assourdissante au quatrième étage de l'agence pour intimider les journalistes, ainsi qu'une grenade au gaz sur le balcon de la salle de rédaction située au deuxième étage du bâtiment, provoquant la suffocation de tous les journalistes". La responsable a indiqué aussi, que les soldats israéliens avaient lancé des bombes à gaz et des balles assourdissantes et en caoutchouc, depuis les fenêtres et les balcons du siège de l'Agence, "à l'encontre des jeunes qui avaient résisté à la prise d'assaut de la ville". Le Syndicat des journalistes palestiniens (PCJ) a de son côté condamné dans un communiqué le ciblage par l'armée israélienne du siège de Wafa, qualifiant cette attaque de "nouveau crime contre les médias palestiniens et une violation flagrante de l'armée d'occupation contre tous les médias palestiniens dans le contexte d'une série continue de crimes et de violations israéliennes contre les médias et les journalistes palestiniens". Le PCJ a affirmé "qu'il poursuivrait cette attaque dangereuse" avec toutes les organisations internationales dont la Fédération internationale des journalistes et l'Union des journalistes arabes "conformément au droit international". Pour sa part, le superviseur général des médias officiels palestiniens, Ahmad Assaf, a lui aussi condamné lundi le raid de l'armée israélienne sur le siège de l'agence palestinienne de presse. "Ce crime compte parmi la série de crimes commis par les forces d'occupation contre les médias officiels", a-t-il déclaré à la télévision palestinienne, via un communiqué. Et d'ajouter : "Cela ne nous empêchera pas de faire notre travail envers notre peuple et d'exposer les crimes d'occupation au monde". Selon Assaf, cette attaque contre Wafa, verra "une forte protestation de toutes les organisations afin de tenir Israël pour responsable de ses crimes". Ce qui est aussi la preuve selon lui, qu'Israël "ignore" toutes les conventions internationales, des résolutions de l'ONU et de toutes les lois, qui régissent le travail journalistique dans le monde entier. La présidence palestinienne a exprimé pour sa part "son rejet et sa condamnation" de la poursuite des incursions dans les territoires palestiniens "qui dépassent toutes les normes", soulignant "qu'elles (ces incursions) constituent une violation flagrante de tous les accords signés". Outre le ministère de l'information, le département des Affaires étrangères a également condamné l'attaque des bureaux de l'agence palestinienne, appelant la communauté internationale, la Fédération internationale des journalistes et les organisations internationales compétentes à "agir rapidement" pour assurer la protection internationale du peuple palestinien et également faire pression sur l'occupation afin de cesser ses violations et ses crimes dans le respecter du droit international.