Une motion de censure contre le gouvernement a été déposée mardi soir à l'Assemblée nationale française par les députés de trois formations politiques de gauche. Il s'agit des députés du Parti socialiste (PS), de la France insoumises (LFI) et du Parti communiste français (PCF) qui se dressent contre la gestion par le gouvernement de la crise des "Gilets jaunes". Ils souhaitent "faire entendre la voix et des propositions concrètes des socialistes", selon leur porte-parole Boris Vallaud, estimant que le président Emmanuel Macron n'a pas opéré lundi soir un "changement de cap". Il avait apporté, a-t-il dit, des réponses "ni justes, ni responsables" à la "triple crise, sociale, environnementale et démocratique", laissant aussi "beaucoup de zones d'ombre" sur les mesures et leur financement. Selon la Constitution française, la motion de censure devra être soumise au vote de l'Assemblée nationale au moins 48 heures après son dépôt, c'est-à-dire pas avant jeudi. Pour les dépositaires, la motion de censure doit être votée par la majorité pour pouvoir faire tomber le gouvernement. Mais la gauche n'est représentée que par 62 députée sur les 577 que compte l'Assemblée, ce qui laisse indiquer que cette action a beaucoup plus un caractère médiatique, selon des observateurs. Sachant aussi que les députés de la droite ne vont pas s'associer à cette motion ni la voter, selon le président du groupe Les Républicains, Christian Jacob qui a indiqué que "ce n'est pas la réponse attendue par l'opinion publique". Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou, rappelle-t-on.