Les députés Les Républicains (LR, opposition de droite) ont annoncé, hier, le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement français à la suite de l'affaire Benalla. "Nous déposons une motion de censure, nous souhaitons que le gouvernement s'explique sur le cas d'Alexandre Benalla, un ex-membre du cabinet de la présidence filmé en train de malmener des manifestants : or le Premier ministre a répondu à notre demande (...) par une fin de non-recevoir", a déclaré Christian Jacob, le chef du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, au cours d'un point de presse. Rappelant que le gouvernement, au titre de l'article 20 de la Constitution, conduit et détermine la politique de la Nation, dispose de l'administration, est responsable devant le Parlement, M. Jacob a considéré que le gouvernement a failli en ne donnant pas droit aux demandes réitérées de s'exprimer sur cette affaire, il a refusé pendant 5 jours de venir s'expliquer, et le Premier ministre a refusé formellement par écrit aujourd'hui d'intervenir. "Et bien qu'il ne puisse pas y avoir de fonctionnaires qui n'agissent pas sous l'autorité du gouvernement, on a assisté à une dérive monarchique du président de la République, le gouvernement a laissé faire alors qu'il aurait dû stopper cette dérive : on ne peut pas confier l'organisation de la sécurité du président de la République à un individu qui n'a ni compétences ni qualités ni expérience pour le faire", a-t-il poursuivi. Pour pouvoir être déposée, une motion de censure doit réunir 58 signatures parmi les 577 députés et le groupe LR compte à lui seul 103 membres. M. Jacob a reconnu dès à présent que la motion n'allait pas faire tomber le gouvernement, au vu de la très large majorité dont disposent le parti présidentiel LREM et son allié MoDem. Interrogée par la chaîne de télévision BFMTV, la députée La France insoumise (gauche radicale) Danièle Obono a souligné que "son groupe cherchait à déposer sa propre motion avec les communistes et les socialistes. Mais en fonction des "termes" de la motion LR, nous nous donnons la possibilité de la voter", a-t-elle dit. R. I./Agences