La crise des "gilets jaunes", née de la dégradation du pouvoir d'achat des Francais, ne semble pas trouver d'issue depuis son déclenchement le 17 novembre dernier, cependant le président Emmanuel Macron veut toujours lancer son "grand débat national" que les "gilets jaunes" considèrent un "piège politique". Le président francais avait indiqué, lors de ses "v£ux aux Francais" le 31 décembre, qu'il publiera à la mi-janvier une "lettre aux Francais" pour expliquer les contours du "grand débat national" qu'il souhaite lancer pour mieux cerner leurs revendications en matière politique, économique et sociale. Il est entendu, pour lui et son gouvernement, de ne pas renoncer à ses réformes, affirmant à chaque occasion qu'il veut "aller plus loin et plus vite". Mais la pression de la rue, même émaillée de violences jugées inacceptables, est de plus en plus pesante sur l'action du gouvernement qui a du mal à contenir la colère exprimée, faisant montre, face aux violences contre les forces de sécurité, les édifices publics et les institutions étatiques, de sa fermeté d'appliquer toute la loi contre les "agitateurs". Par ailleurs, le contexte dans lequel il va agir se complique de jour en jour, tant la mobilisation des "gilets jaunes" reste déterminée. Le départ de plusieurs de ses conseillers, le rebondissement du scandale d'Alexandre Benalla, le regain de mobilisation des "gilets jaunes" qui va être suivie par la colère des "stylos rouges" (enseignants et professeurs), les actes de violences qui montent d'un cran, semblent le fragiliser, selon les mêmes observateurs qui estiment que la visibilité pour les semaines à venir est pratiquement nulle. Une enquête Odoxa-Dentsu Consulting, réalisée en partenariat par Le Figaro avec Franceinfo, estime que si le président Macron compte sur ses ministres pour le "protéger politiquement", "il fait fausse route tant ils apparaissent plus impopulaires que jamais". Il avait perdu, en un an, ses trois ministres d'Etat (François Bayrou, Nicolas Hulot, Gérard Collomb), rappelle-t-on et son chargé de communication et sa plume, Sylvain Fort, vient d'annoncer son départ du staff de la présidence. Ce qui laisse supposer que, dans les jours à venir, il sera contraint, selon des informations, de remanier son staff en nommant des personnes à même de gérer cette crise politique qui s'installe en France.