La crise des "gilets jaunes", née de la dégradation du pouvoir d'achat des Francais, ne semble pas trouver d'issue depuis son déclenchement le 17 novembre dernier, cependant le président Emmanuel Macron veut toujours lancer son "grand débat national" que les "gilets jaunes" considèrent un "piège politique". Le président francais avait indiqué, lors de ses "veoux aux Francais" le 31 décembre, qu'il publiera à la mi-janvier une "lettre aux Francais" pour expliquer les contours du "grand débat national" qu'il souhaite lancer pour mieux cerner leurs revendications en matière politique, économique et sociale. Il est entendu, pour lui et son gouvernement, de ne pas renoncer à ses réformes, affirmant à chaque occasion qu'il veut "aller plus loin et plus vite". Mais la pression de la rue, même émaillée de violences jugées inacceptables, est de plus en plus pesante sur l'action du gouvernement qui a du mal à contenir la colère exprimée, faisant montre, face aux violences contre les forces de sécurité, les édifices publics et les institutions étatiques, de sa fermeté d'appliquer toute la loi contre les "agitateurs". A l'issue du dernier Conseil des ministres de vendredi, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de ne pas céder face à la pression de la rue sans cesse grandissante, estimant que le président Macron a déjà répondu aux doléances des "gilets jaunes" par des mesures sociales, dont la facture est estimée à près ou plus de 10 milliards d'euros. Des mesures jugées par le mouvement des "gilets jaunes" trop insuffisantes dans le sens ou elles ne contribuent nullement, selon ses animateurs, à améliorer le pouvoir d'achat des Francais. Selon un sondage publié le 2 janvier, 73 % des Francais considèrent comme la première priorité attribuée au gouvernement pour 2019, devant la lutte contre le terrorisme (71 %) et contre le chomage (70 %). En plus de cette priorité, faisant la force du mouvement et que 55 % des Francais souhaitent qu'il se poursuive, les "gilets jaunes" ont réussi à introduire ou imposer, dans les débats politico-médiatiques, la question du référendum d'initiative citoyenne (RIC), une de leurs revendications clé.
La colère sociale se transforme en crise politique Par leur volonté de l'inclure dans les m£urs politiques francaises, les "gilets jaunes" dénoncent en quelque sorte le mode de gouvernance de la Ve République qui permet, selon eux, au président élu de gouverner, pendant son mandat, "seul" et "sans se soucier" des "souffrances" des Francais. C'est dans ce contexte que des analystes estiment que la colère sociale actuelle, qui se transforme en crise politique, a été réveillée par la verticalité de la gouvernance du jeune président francais qui, par manque d'expérience politique, a du mal à manœuvrer dans une telle situation. Ce qui le pousse, devant l'insatisfaction de l'opinion publique, à chercher la voie pour devenir le "maitre des horloges" en lançant par exemple le "grand débat national" qui englobera, d'après ses proches, la question du référendum d'initiative citoyenne, mais selon le calendrier qu'il a déjà fixé. Une première réponse est venue des "gilets jaunes" qui refusent d'y participer, le considérant comme un "piège politique pour tenter de noyer le sujet", à savoir la mise en place du référendum d'initiative populaire. Va-t-il réussir dans cet exercice périlleux ? Aucun pronostic sérieux ne peut se faire, selon nombre d'observateurs, qui estiment qu'il reste, à cet instant, avec une étroite marge de manœuvres. Par ailleurs, le contexte dans lequel il va agir se complique de jour en jour, tant la mobilisation des "gilets jaunes" reste déterminée. Le départ de plusieurs de ses conseillers, le rebondissement du scandale d'Alexandre Benalla, le regain de mobilisation des "gilets jaunes" qui va être suivie par la colère des "stylos rouges" (enseignants et professeurs), les actes de violences qui montent d'un cran, semblent le fragiliser, selon les mêmes observateurs qui estiment que la visibilité pour les semaines à venir est pratiquement nulle. Une enquête Odoxa-Dentsu Consulting, réalisée en partenariat par Le Figaro avec Franceinfo, estime que si le président Macron compte sur ses ministres pour le "protéger politiquement", "il fait fausse route tant ils apparaissent plus impopulaires que jamais". Il avait perdu, en un an, ses trois ministres d'Etat (François Bayrou, Nicolas Hulot, Gérard Collomb), rappelle-t-on et son chargé de communication et sa plume, Sylvain Fort, vient d'annoncer son départ du staff de la présidence. Ce qui laisse supposer que, dans les jours à venir, il sera contraint, selon des informations, de remanier son staff en nommant des personnes à même de gérer cette crise politique qui s'installe en France.
Le boxeur accusé d'avoir frappé des gendarmes se présente à la police Le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé sur Twitter que l'individu, qui avait violemment attaqué samedi des gendarmes, s'était présenté à la police et qu'il avait été "immédiatement" placé en garde à vue. L'ex-boxeur professionnel, Christophe Dettinger, soupçonné d'avoir agressé deux gendarmes, est actuellement en garde à vue après s'être présenté à la police, a tweeté le ministre de l'Intérieur. Après qu'un homme a boxé samedi un gendarme, scène dont les images ont fait le tour des réseaux sociaux et des médias, la police était à la recherche de l'assaillant qui faisait profil bas depuis les faits. Les deux gendarmes agressés samedi sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor à Paris se sont vus prescrire, respectivement, 15 et deux jours d'incapacité totale de travail (ITT) et ont porté plainte. Le suspect a été identifié par les services de la Direction opérationnelle des services techniques et logistiques de la préfecture de police de Paris. Mais son identité n'a pas été officiellement communiquée. Il s'agit d'un certain Christophe Dettinger, fonctionnaire territorial dans une mairie de l'Essonne, comme le précise Le Point. Il a été champion de France entre 2007 et 2009, notamment champion des poids lourds-légers (90 kg, le 30 octobre 2007). Il est monté 23 fois sur le ring dans le monde professionnel, gagnant 18 fois et ayant connu quatre défaites et un nul, d'après BFM TV. Cet affrontement entre le boxeur et les gendarmes mobiles s'est produit au cours du huitième acte des manifestations des Gilets jaunes qui s'est déroulé à Paris, ainsi que dans d'autres villes françaises. Dans la capitale, la mobilisation a été émaillée de heurts entre manifestants et forces de l'ordre. D'après le ministre français de l'Intérieur, celle-ci a rassemblé environ 50.000 personnes à travers la France, contre 32.000 la semaine dernière. Nawal Z.