La grève à laquelle a appelé le collectif des syndicats autonomes du secteur de l'éducation dans les trois paliers (primaire, moyen et secondaire) a été suivie à 8,27 % au niveau national, a-t-on appris lundi auprès du ministère de l'Education nationale. Ce taux englobe "les personnels pédagogique grévistes avec un taux de suivi de 11,16 % et 2,03 % des personnels administratifs", a-t-on précisé de la même source. Pour leur part, les cinq (5) syndicats relevant de ce Collectif, à savoir l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF), le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF), le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), le Syndicat national autonome des professeurs de l`enseignement secondaire et technique (SNAPEST) et du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) ont affirmé que le taux de suivi de cette grève "était large et plus qu'acceptable". Dans ce cadre, le porte parole du CLA, Zoubir Rouina a déclaré à l'APS que le taux de suivi avait atteint 57 % au niveau national", réaffirmant "l'attachement" du collectif syndical aux sit-in de protestation prévus (demain) mardi devant les directions de l'Education à travers le territoire national". De son coté, le Secrétaire général du SATEF, Boualem Amoura a affirmé que "le taux de suivi était fort dans les deux cycles primaire et moyen tandis que le taux de suivi dans le cycle secondaire était mitigé, critiquant ce qu'il a appelé "les menaces de l'administration contre les grévistes dans le but de briser ce mouvement de protestation". Le taux de suivi de la grève des établissements scolaires à travers le territoire national était mitigé. Au niveau des établissements scolaires de communes au Centre et à l'Ouest d'Alger le taux de suivi était "notable" dans les lycées, et "mitigé" au sein des collèges et des écoles primaires, a constaté l'APS. L'appel à la grève a recu un "faible" échos dans les wilayas du Centre du pays. Dans la wilaya de Blida, à l'exception de quelques classes du primaire, l'appel n'a pas eu l'écho escompté, puisque les cours ont été dispensés de façon ordinaire dans les trois cycles éducatifs de la wilaya, ou les élèves ont rejoint leurs classes le plus normalement du monde. Même constat à Médéa ou l'appel à la grève lancé par l'intersyndicale de l'éducation a été "peu suivi", et ou la majorité des établissements éducatives des trois paliers ont "fonctionné normalement", hormis quelques débrayages observés dans des écoles primaires et un nombre "très limité" de CEM, un fait qui a soulagé un grand nombre de parents. A Bouira, l'appel à la grève n'a pas été suivi du fait que la majorité des enseignants de la wilaya ont adhéré au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), qui a refusé d'y adhérer. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, la majorité des établissements scolaires ont ouvert leurs portes aux élèves puisque l'appel à la grève n'a pas été suivi de la grande partie des enseignants, a-t-on constaté dans des établissements des villes de Tadmait, Draa Ben Khedda et Tizi-Ouzou. Concernant les wilayas de l'Est du pays, La grève a suscité des taux de suivi disparates. Dans la wilaya de Constantine, le taux de suivi a été de 11,5 % dans le palier secondaire et n'a pas dépassé 8 % au moyen, alors qu'au au primaire il était de l'ordre de 2 %, a assuré le directeur de wilaya de l'éducation, Mohamed Bouhali. De leur coté, les représentants de l'intersyndicale ont fait état d'un taux de suivi supérieur à 70 %. A Sétif, la moyenne de suivi de la grève dans le primaire et le moyen a été de 9,95 %, selon le chargé de communication de la direction de l'éducation, Imad Selami, tandis que le président du bureau de wilaya du syndicat national des personnels de l'éducation et de la formation, Tahar Bali, a estimé ce même taux à 79 %. Cette grève d'une journée intervient à l'appel de cinq (5) syndicats relevant de ce Collectif, alors que le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'Education (Cnapeste), a décidé, quant à lui, de ne pas prendre part à la grève qui sera suivie mardi. Pour rappel, la plateforme des revendications porte essentiellement sur des aspects socio-professionnels et pédagogiques, à l'instar de la reclassification du personnel du service économique, celui de l'orientation scolaire et professionnelle, ainsi que les laborantins et les superviseurs, outre le maintien de la retraite proportionnelle sans condition d'âge et la mise en place de mécanismes rétablissant l'équilibre du pouvoir d'achat. Les syndicats grévistes revendiquent, également, d'actualiser la prime de la zone sur le nouveau salaire de base outre que celui adopté en 1989, de permettre aux professeurs formés avant 03 juin 2012 de bénéficier d'une promotion au grade de professeur formateur en valorisant leur expérience professionnelle, de préserver les vacances de fins de semaines, et d'octroyer au personnel le droit à un congé de maladie. Sur le plan pédagogique, les représentants des syndicats revendiquent notamment la révision des programmes scolaires en fonction du niveau des apprenants et particulièrement ceux de l'école primaire, l'amélioration de la formation, des conditions de travail et de scolarisation, la réalisation d'un enseignement de qualité, la réduction du volume horaire pour l'ensemble des paliers en respectant le volume de travail et les taches assignées, la préservation du pouvoir pédagogique des enseignants et la liberté d'exercer le travail syndical. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, avait réitéré son attachement au dialogue pour parvenir à résoudre les problèmes jusque-là posés, tout en appelant les syndicats, au lendemain de l'annonce de la grève, à organiser des rencontres avec tous les partenaires sociaux (syndicats et associations de parents d'élèves) pour examiner les revendications soulevées. Elle a promis, dans ce sens, de prendre en charge celles à caractère pédagogique. Elle a rassuré, dimanche à partir d'Oran, que "les portes du dialogue sont toujours ouvertes et n'ont jamais été fermées", faisant savoir que son département a tenu une rencontre avec des syndicats qui ont reçu le soir-même des procès-verbaux auxquels ils répondront par leurs propositions.