La tension persiste et les élèves restent les seuls perdants dans cette guerre Une réunion entre la ministre de l'Education nationale et les syndicats est prévue aujourd'hui. La majorité des lycées d'Alger a répondu à l'appel à la grève lancé par la Coordination nationale des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Hier, pratiquement tous les lycées de la capitale ont fermé leurs portes. «Sur un total de 48 lycées, 27 sont en grève. Ce qui représente un taux de participation de 56,25%», a précisé hier le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba. Au lycée Frantz-Fanon, les cours ont été perturbés par la grève de plusieurs enseignants affiliés au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, a-t-on appris de la direction de l'établissement. Même situation au niveau des deux autres paliers où la grève a été diversement suivie dans les communes de Bab El Oued et Alger Centre. Suite aux derniers mouvements de protestation, une réunion de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, avec les syndicats est prévue aujourd'hui pour discuter d'un certain nombre de dossiers en suspens. Par ailleurs, le Cnapest avait décidé d'une grève préventive d'une journée reconductible pour amener le ministère de tutelle à satisfaire leurs revendications socioprofessionnelles. Dans le même contexte, la direction de l'éducation de la wilaya d'Alger fait état, dans un premier point de situation de la journée, de 357 grévistes dans 31 établissements, sur un effectif de 5763 travailleurs (enseignants et administratifs), soit un taux de suivi de 6,19%, en léger recul (6,37%) par rapport à la journée d'avant-hier. Dans le centre du pays, le deuxième jour de la grève reconductible déclenchée par le Cnapest a connu une adhésion mitigée, d'un cycle scolaire à un autre. A Blida, le débrayage a été suivi de manière inégale, les élèves ayant, dans certains établissements, eu cours. Dans le cycle primaire, le suivi de la grève a été faible. Quant au cycle moyen, le suivi a été moins important que dans le secondaire dans la même ville. Le mot d'ordre de grève a été, par ailleurs, peu suivi dans le cycle moyen, à Constantine, mais relativement respecté dans le palier secondaire. Le directeur de l'éducation, a souligné le fonctionnement à 100% des écoles primaires et a fait savoir que sur les 4040 enseignants du moyen, 139 n'ont pas rejoint leurs classes, soit un taux de 3%. Dans les lycées, le mouvement a été davantage suivi, puisque sur les 2683 professeurs affectés au cycle secondaire, 838 sont en grève, soit un taux de 31%, selon ce responsable qui a précisé que le taux de suivi global est de 8,86%. De son côté le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) Idir Achour, avait souligné avant-hier que «c'est une rencontre qui intervient dans un contexte de pression et de pourrissement. J'espère que le gouvernement, à travers la ministre de l'Education, décidera de satisfaire les revendications légitimes des travailleurs». Il semble que la grève commune de la semaine dernière à laquelle a appelé l'Intersyndicale de l'éducation, composée de sept syndicats, (le CLA, le Snapest, l'Unpef, le Satef, le Snte, le Snapap et le Snapep) a amené la ministre à changer de stratégie, tant les revendications sont communes. Cette rencontre intervient dans une conjoncture particulière pour le secteur de l'éducation qui traverse une crise, ponctuée par des grèves et des échanges d'amabilité entre la tutelle et le partenaire social. Aujourd'hui, la ministre de l'Education insiste sur l'ouverture des portes du dialogue, alors que les syndicats exigent l'ouverture des portes des négociations. La tension persiste et les élèves restent les seuls perdants dans cette guerre.