Des préparatifs sont en cours pour la libération et le transfert de détenus dans le cadre du conflit au Yémen, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un communiqué rendu public jeudi. "De nouvelles discussions au sujet de l'échange de listes de prisonniers ont eu lieu lors de la dernière réunion du comité de supervision à Amman, et nous espérons que ce processus se poursuivra ces prochains jours", a déclaré Fabrizio Carboni, directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Proche et le Moyen-Orient, à propos de l'accord sur la libération et le transfert des personnes détenues dans le cadre du conflit au Yémen. Le CICR "a bon espoir que la libération et le transfert projetés de prisonniers au Yémen permettront d'apaiser des milliers de familles qui ont perdu le contact avec leurs proches ou ont été dispersées en raison du conflit", précise le communiqué du CICR. Selon la même source, le CICR se prépare pendant ce temps "de manière concrète sur le terrain". "Nous avons ainsi renforcé nos effectifs au Yémen, en y dépêchant par avion 15 délégués chargés spécialement de cette opération. Nous remettons en état les lieux dans lesquels les détenus seront rassemblés avant leur transport vers l'aéroport et nous préparons à fournir des soins médicaux à ceux qui en auront besoin, en collaboration avec le Croissant-Rouge du Yémen", explique l'organisation, ajoutant qu'elle était également en train d'affréter deux avions, d'une capacité de 200 places chacun, qui transporteront les prisonniers entre la capitale Sanaa et Sayoun. Selon M. Carboni, bien que ces préparatifs soient indispensables au succès de l'opération, ils resteront vains si les parties n'arrêtent pas définitivement leurs listes de détenus. "Nous comprenons la difficulté de négocier dans le contexte d'un conflit qui dure depuis plus de quatre ans et qui a sans doute causé la disparition de milliers de personnes, mais c'est uniquement si les parties continuent d'aller de l'avant que cette opération a une chance d'aboutir, a-t-il dit. "Il s'agit là d'un moment décisif pour la population yéménite. Nous devons à tout prix saisir cette occasion de faire avancer la paix tant désirée et d'apaiser la douleur des familles dispersées", a souligné le directeur régional. Le conflit au Yémen, entre le gouvernement et le mouvement "Ansarullah" (Houthis), menace 14 millions de personnes de famine et a fait quelque 10.000 morts depuis le début, en mars 2015, de l'intervention d'une coalition militaire menée par l'Arabie Saoudite. Des ONG estiment que le bilan des victimes est largement supérieur.