Les forces du gouvernement d'union nationale libyen (GNA) ont affiché leur détermination à ne ménager aucun effort pour faire cesser les hostilités lancées jeudi dernier sur la capitale Tripoli par le maréchal Khalifa Haftar. L'armée loyale s'est aussi engagée à venir en aide aux citoyens pris au piège des combats qui se poursuivent dans la capitale malgré moult appels de la communauté internationale à la désescalade et à privilégier la solution politique au conflit libyen. Elle a assuré mardi sur la chaîne de télévision libyenne officielle que les forces du GNA "progressent" sur le terrain pour mettre un terme aux combats et à l'offensive meurtrière des forces de Haftar "avant vendredi". Les forces du GNA s'efforcent également d'"ouvrir des passages" pour sauver les Tripolitains pris au piège des combats. Plus de 2.800 personnes ont été déplacées par les combats qui ont éclaté dans certains secteurs de la région de Tripoli, d'après le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Le chef du GNA a estimé dans un communiqué qu'avec son offensive, le maréchal Haftar avait "sapé les espérances des Libyens, ramenant le pays dans le gouffre de la guerre et de l'effusion de sang sans objectif réel sinon d'assouvir ses désirs personnels de pouvoir et de domination". M.al-Sarraj a souligné au cours d'un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron que les forces du GNA allaient "combattre cette agression" et que le maréchal Haftar "n'aura d'autre choix que le retrait de ses troupes et le retour de là d'où elles sont venues". La France, qui se pose en médiateur entre les deux camps libyens, est régulièrement accusée de favoriser sur le terrain le camp Haftar. Elle a engagé ses dernières 24 heures une offensive diplomatique pour se défendre et expliquer sa position vis-à-vis de la crise libyenne. Après l'affirmation lundi d'une source diplomatique française faisant valoir que la France ne reconnaîtra "aucune légitimité" si le maréchal Haftar prenait le contrôle militaire de Tripoli, c'est au tour du président Macron d'appeler lundi Fayez al-Sarraj, pour lui faire savoir, de la façon la plus officielle, son "refus total" de l'offensive du maréchal Haftar. Fayez al-Sarraj a demandé, il y a quelques jours, à l'ambassadrice française, Béatrice Fraper, des explications sur le rôle de la France dans la crise dans son pays. "Elle lui a redit que nous n'avions rien à voir avec cette offensive militaire et qu'au contraire nous avions fait passer le message au maréchal Haftar pour le dissuader de continuer à marcher sur Tripoli", d'après une source diplomatique française. Pour rappel, les affrontements armés depuis jeudi entre les forces du GNA et l'Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par Haftar, ont fait au moins 35 morts, selon un bilan officiel. Lundi, les vols ont été suspendus à Tripoli suite à une attaque aérienne menée par l'ANL contre l'aéroport de Matiga. Celui-ci doit rouvrir mardi soir seulement pour les vols nocturnes, selon la compagnie nationale Libyan Airlines et une source aéroportuaire.