Des milliers de travailleurs de divers secteurs et des étudiants ont manifesté mercredi pacifiquement à travers différentes wilayas du pays pour réclamer un "changement radical", ont constaté des correspondants de l'APS. Dans l'Est du pays, des enseignants de différents paliers, des élèves, des étudiants universitaires et travailleurs de divers secteurs de l'administration ont marché à Guelma le long des avenues Souidani Boudjemaa et 19 mars en passant par le stade Ali Abda et les sièges de la direction de l'éducation et de l'UGTA scandant des slogans opposés à la désignation d'Abdelkader Bensalah à la tête de l'Etat jusqu'à l'organisation de l'élection présidentielle. Dans la wilaya de Constantine, des enseignants, des étudiants universitaires et des élèves des différents paliers sont descendus dans la rue brandissant des banderoles appelant au "Respect de la volonté populaire", au "Départ du gouvernement" et de Abdelkader Bensalah, et en faveur des dispositions de la Constitution relatives à la souveraineté du peuple. Des manifestations similaires ont eu lieu également dans les wilayas de Skikda, Sétif, Batna et Oum El Bouaghi où des étudiants ont marché revendiquant le départ de ceux qu'ils ont qualifié de "symboles du système" et "la protection des objectifs du Hirak". A El Tarf, les élèves des trois paliers se sont rassemblés, place de l'indépendance, en face du siège de la wilaya, appelant à "la satisfaction des revendications et des objectifs du mouvement populaire". Des milliers de travailleurs, d'étudiants et d'élèves ont observé, dans les wilayas du centre, des grèves et des actions de protestation pacifiques pour réclamer "le départ du système" dans le cadre de la protestation populaire lancée le 22 février dernier. Des étudiants de Blida, Djelfa, Bejaia, Médéa et Tizi-Ouzou ont organisé des marches à partir de leurs campus respectif pour sillonner les grandes artères de ces villes demandant un "changement radical" du système et contestant l'installation d'Abdelkader Bensalah à la chefferie de l'Etat. Dans la ville de Boumedres, les étudiants ont observé un si-il pour les mêmes revendications. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, des travailleurs de l'ENIEM, de la direction de l'urbanisme de l'architecture et de la construction, du chantier du nouveau stade de 50 000 places et des greffiers ont observé des marches distinctes, de leurs sièges respectifs vers le monument des 20 000 martyrs de la wilaya. A Bouira, des dizaines de citoyens et de travailleurs ont participé à des marches pacifiques pour demander le "départ du chef de l'Etat". Une grève dans des entreprises et administrations publiques, l'entreprise portuaire de Bejaia, les assurances, les banques, les services municipaux, les postes a été aussi observée dans les wilayas de Tizi-Ouzou et Bejaia. Dans le Sud du pays, un taux de suivi disparate de la grève a été observée, notamment par le secteur de l'Education, à l'appel de la confédération de syndicats algériens pour appuyer les revendications de changement soulevées par le mouvement populaire pacifique. A Ouargla, un taux de suivi de 38,12% a été relevé par la direction de l'Education (corps enseignant et administratif), contre 90% avancé par le représentant du Conseil national autonome des personnels enseignants du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), Abdelwahab Bendjelloul. Dans le même contexte, de nombreux étudiants et enseignants universitaires ont organisé une marche pacifique pour réclamer un "changement radical", depuis le rectorat jusqu'au centre-ville d'Ouargla, scandant des slogans appelant notamment au départ des figures du système et réaffirmant le caractère pacifique de leur action. Le vice rectorat de l'Université a confirmé à l'APS l'absence aux cours de "centaines d'étudiants et d'enseignants". Dans les wilayas de Tindouf et El-Oued, ou la grève s'est limitée au secteur de l'Education nationale, des taux de suivi de respectivement 18,79% (administratifs et enseignants) et de 11% selon le secteur et de 50% et 55% selon les syndicats, ont été enregistrés. A Adrar, elle a été de 16% selon le secteur et de près de 60% d'après les syndicats. A Tamanrasset, la grève a partiellement affecté deux établissements (un lycée et un CEM) au chef-lieu de wilaya, tandis que les autres secteurs d'activité ont fonctionné normalement, tandis qu'à Ghardaïa, elle a perturbé le secteur de l'Education avec un taux de 36%, selon la direction du secteur, et partiellement touché les autres secteurs. Ces manifestations encadrées par des dispositifs sécuritaires n'ont connu aucun incident ni dépassement, a-t-on constaté. A l'Ouest du pays, des centaines de citoyens sont sortis dans la rue à Tiaret pour réclamer un changement radical et rejeté la nomination de Abdelkader Bensalah à la tête de l'Etat, demandant sa démission à travers les slogans: "C'est le peuple qui décide", "Nous refusons ce gouvernement", "Nous n'allons pas abdiquer jusqu'à la réalisations de nos revendications". Même constat à Tissemsilt, El Bayadh, Nâama, Ain Témouchent et Saida où des manifestants se sont rassemblés longuement devant les sièges des partis Rassemblement national démocratique (RND) et Front de libération nationale (FLN) pour exiger le départ des députés ayant validé l'installation à la tête de l'Etat de Abdelkader Bensalah.