Des partis politiques ont réagi à la démission mardi de M. Tayeb Belaiz de son poste de président Conseil constitutionnel, estimant qu'elle constitue un "pas fondamental" dans la satisfaction des revendications du mouvement populaire pour le changement radical du système politique. Ainsi, le Front des forces socialistes (FFS) a indiqué que "la formidable mobilisation citoyenne vient de remporter une autre bataille" contre le système politique, félicitant les Algériens pour avoir "su et pu maintenir le cap en persévérant dans leur combat pacifique pour imposer un changement radical du régime". Dans un communiqué signé par son Premier secrétaire, Hakim Belahcel, le FFS a souhaité que cette démission "ne soit pas un autre stratagème (...) afin d'opérer des réaménagements internes au sérail dans l'espoir de gagner du temps et de se maintenir au pouvoir". Dans ce cadre, le plus vieux parti d'opposition a appelé l'institution militaire à "assumer son rôle et ses missions, à savoir l'unité du peuple algérien, l'intégrité territoriale, la sécurité nationale, et d'être garante du respect d'un véritable processus de transition démocratique à la hauteur des revendications du peuple algérien". Dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion hebdomadaire de son bureau exécutif, le Mouvement de la société de la paix (MSP) a considéré que la démission du président du Conseil constitutionnel est "un pas en accord avec les revendications du mouvement populaire" et avec les propositions de solution qu'il a formulées lui-même. Le MSP a estimé aussi que cette démission constitue aussi "un pas fondamental sur la voie de la solution, s'il y a une volonté politique sincère pour cela", suggérant la nomination à la présidence du Conseil constitutionnel d'une "personnalité consensuelle acceptée par le peuple", devant par la suite remplacer le chef de l'Etat actuel "après sa démission". Déroulant sa feuille de route pour la transition, le MSP a appelé dans le même ordre d'idées à changer le gouvernement et le remplacer par "un gouvernement consensuel formé de personnalités indépendantes, non impliquées dans des affaires de corruption ou de fraude électorale". Il a appelé, en outre, à fixer "le calendrier ainsi que les modalités et mécanismes de la transition démocratique garantissant la concrétisation de la volonté populaire conformément aux articles 7 et 8 de la Constitution". Ali Benflis, président de Talaie el Hourriyet, a affirmé, pour sa part, que la démission du président du Conseil constitutionnel répond aux "principales revendications populaires exigeant le départ des figures symbolisant le système politique en place et qui ont été désignées nommément", comme elle constitue "un début d'application des articles 7 et 8 de la Constitution, en complément à l'article 102". Pour le parti de l'ancien chef de gouvernement, à travers cette démission, "c'est un pan de la structure déliquescente du système qui s'effondre", ajoutant que "le peuple aspire, en cette phase cruciale, à voir partir les autres figures de ce système, à savoir le chef de l'Etat, le Premier ministre et le président de l'Assemblée populaire nationale".