La Ligue arabe (LA) s'est engagée à verser 100 millions de dollars par mois à l'Autorité palestinienne afin de compenser les mesures de rétorsion financières appliquées récemment par l'occupant israélien, au moment où la Banque mondiale (BM) s'inquiète d'une crise financière aggravée en Cisjordanie si l'abus persiste sur les droits de douane prélevés par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne. Dans un communiqué dimanche soir, au terme de la réunion au siège de la Ligue arabe, de la session extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel consacrée à l'examen des derniers développements de la question palestinienne, la Ligue arabe a confirmé que les pays arabes "vont soutenir le budget de l'Etat palestinien... en lui procurant un filet de sécurité financière (...) afin de résister à la pression politique et financière à laquelle il fait face". L'occupant israélien avait annoncé en février qu'il gèlerait chaque mois environ 10 millions de dollars (près de 9 millions d'euros) sur les 190 millions qu'il prélève en TVA et en droits de douane sur les produits importés par les Palestiniens, et qu'il est censé reverser régulièrement à l'Autorité palestinienne en vertu des accords de paix. En outre, le président américain Donald Trump a considéré El Qods occupée comme "capitale" de l L'entité israélienne et s'est prononcé le 21 mars en faveur de la reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur le Golan syrien occupé, une décision en rupture avec la position des Etats-Unis depuis des décennies. La Banque mondiale s'inquiète d'une crise financière aggravée La Banque mondiale (BM) a mis en garde mercredi contre le risque d'une crise financière aggravée en Cisjordanie occupée, si l'abus persiste sur les droits de douane prélevés par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne. Il est "urgent" que Palestiniens et Israéliens s'accordent afin de "prévenir une plus grande détérioration de l'activité économique et du niveau de vie" des Palestiniens, privés "d'une source importante de revenus budgétaires", dit la Banque mondiale dans un rapport. L'organisme s'inquiète du risque d'un déficit de l'Autorité palestinienne dépassant le milliard de dollars en 2019, contre 400 millions en 2018, et écrit que l'économie palestinienne est confrontée à un "sévère choc financier". Il souligne les effets sur l'économie palestinienne des restrictions imposées par Israël sur les importations de produits, l'Etat hébreu interdisant l'entrée de 56 produits en Cisjordanie occupée et de 118 produits dans la bande de Ghaza, parmi lesquels des matières premières, des fertilisants agricoles, des équipements télécoms, de l'acier, et des tuyaux notamment. Israël contrôle tous les accès de la Cisjordanie, territoire qu'il occupe depuis plus de 50 ans. Il soumet aussi la bande de Ghaza à un rigoureux blocus. Un allégement des mesures pourrait entraîner une hausse de 6% de la croissance en Cisjordanie occupée et de 11% à Ghaza, dit la Banque mondiale dont le rapport sera présenté le 30 avril à Bruxelles au comité de liaison ad hoc (AHLC) coordonnant le soutien des donateurs internationaux aux Palestiniens. Le rapport fait état "d'une diminution constante du revenu par habitant" et d'une "augmentation du chômage et de la pauvreté" en Cisjordanie occupée et à Ghaza, où 52% de la population active était sans emploi en 2018. L'Autorité palestinienne est confrontée à une baisse drastique de l'aide étrangère, qui est passée de 10% de son PIB il y a 5 ans à 3,5% l'an dernier. En 2018, les Etats Unis ont annoncé réduire l'aide aux Palestiniens de centaines de millions de dollars.