Une foule nombreuse de manifestants s'apprêtait jeudi à marcher dans les rues de Khartoum, en réponse à l'appel de l'Association des professionnels lancé mercredi pour l'organisation d'une "marche du million" en vue d'accentuer la pression sur le Conseil militaire de transition, jusque-là réticent quant à l'idée de transférer le pouvoir à une autorité civile. Depuis le renversement du président Omar el-Béchir le 11 avril par l'armée sous la pression de la rue, le mouvement de contestation réclame que cette instance, qui s'est donnée un mandat de deux ans, transfère le pouvoir à une autorité civile seule capable, selon les manifestants d'organiser une présidentielle démocratique. "Nous appelons à une marche d'un million de personnes pour jeudi", a déclaré Ahmed al-Rabia figure de l'Association des professionnels soudanais (SPA). Des juges devraient rejoindre, pour la première fois, les manifestants. "Ils se mobiliseront pour soutenir le changement et pour (réclamer) un système judiciaire indépendant", selon un communiqué diffusé mercredi par une association professionnelle de juges. Mardi et mercredi, des centaines de personnes venues d'autres villes du Soudan dont Madani et Atbara (centre) avaient rejoint les manifestants, selon des témoins. Un responsable américain avait indiqué plus tôt en avril que les Etats-Unis étaient prêts à retirer le Soudan de leur liste des pays accusés de soutenir le terrorisme si le Conseil militaire engageait un "changement fondamental" de gouvernance. Mardi, des dirigeants africains réunis au Caire pour examiner la situation notamment au Soudan, ont appelé à une "transition pacifique et démocratique" d'ici trois mois dans ce pays. L'Union africaine (UA ) avait accordé auparavant un délai de 15 jours pour le Conseil de transition de transférer le pouvoir à une autorité civile sans quoi le Soudan serait radié de l'Union.