Les tirs de roquettes et d'obus de mortier sur les quartiers résidentiels de Tripoli "sont totalement inacceptables à tous égards", a déclaré vendredi un porte-parole de l'ONU. "Les Nations Unies sont gravement préoccupées par les informations faisant état de bombardements aveugles de zones civiles à Tripoli", a dit Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, soulignant la nécessité de protéger les civils et d'accorder un accès immédiat et inconditionnel aux partenaires humanitaires, alors que la situation humanitaire continue de se dégrader et que de violents combats se poursuivent, notamment dans les zones peuplées, a-t-il ajouté. Les civils dans les zones touchées par le conflit connaissent des coupures d'électricité et des pénuries d'eau en raison d'infrastructures endommagées, et l'accès à la nourriture, aux médicaments et au carburant est sérieusement entravé, a-t-il ajouté. Près de 39 000 personnes ont été déplacées de leurs foyers. Par ailleurs, 655 réfugiés et migrants ont été évacués du centre de détention de Qasr Bin Ghashir. Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé jeudi dans un communiqué que des réfugiés et des migrants de Qasr Bin Ghashir avaient été blessés par balle après une éruption de violence dans le centre. "Plus de 700 hommes, femmes et enfants non armés ont été pris au piège dans le centre", a déclaré MSF, ajoutant que "Plusieurs rapports suggèrent plusieurs morts et au moins 12 personnes blessées". De nombreux témoignages de réfugiés et de migrants qui ont été témoins de l'événement ont affirmé avoir été attaqués brutalement et sans discrimination à l'aide d'armes à feu", a ajouté MSF. Dans le même temps, plus de 3 000 réfugiés et migrants, stoppés dans leurs tentatives de traverser la mer Méditerranée pour se rendre en Europe, sont toujours bloqués dans sept centres de détention autour de Tripoli, a déclaré M. Dujarric. Tripoli assiste à un conflit armé alors que l'armée basée dans l'Est, dirigée par Khalifa Haftar, mène depuis le début avril une campagne militaire pour arracher le contrôle de Tripoli au gouvernement soutenu par l'ONU. La mission de l'ONU en Libye reste en contact avec toutes les parties pour tenter de mettre un terme aux hostilités ou au moins d'obtenir une pause humanitaire, a déclaré le porte-parole.