Le dialogue entre le Conseil militaire de transition au Soudan et les représentants de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC) reprend lundi sur fond de divergences notamment sur la constitution d'une instance chargée de gérer la transition, alors que le pays est confronté à une grave crise économique. En effet, les discussions entre les membres du Conseil militaire de transition et les représentants de la contestation réunis au sein de l'ALC devraient entamer lundi une rencontre de dialogue qui était initialement prévue dimanche à l'initiative de l'armée, avant d'être ajournée à la demande des contestataires. Selon des sources au sein de l'ALC, il a été demandé son report par les composantes de la coordination afin qu'elles puissent achever des consultations internes avant la rencontre avec le Conseil militaire de transition. Dimanche tard dans la soirée, le porte-parole du conseil, le général Chamseddine Kabbachi, a confirmé la reprise des discussions lundi, précisant que les pourparlers se déroulent dans une "atmosphère optimiste". Il a précisé que les négociations entre les deux parties visent à "parvenir à un accord sur l'organisation de la période de transition". Néanmoins, les négociations entre les dirigeants de l'ALC et le Conseil militaire divergent encore sur plusieurs points, notamment sur la composition du "conseil souverain" appelé à remplacer le Conseil militaire. Dimanche soir, des manifestants ont bloqué la rue du Nil, considérée comme l'une des principales avenues de la capitale. Les protestataires ont décidé du blocage au moyen de pierres, de branches et de pneus après que la police les a empêchés de rejoindre via cette avenue le sit-in devant le QG de l'armée, ont affirmé des témoins. Le Conseil militaire de transition a jugé "totalement inacceptable" cette action de protestation qui provoque des désagréments. "Cela crée le chaos et rend la vie difficile pour les citoyens", a-t-il dénoncé dans un communiqué. Démentant des affirmations circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles les forces de sécurité ont l'intention de disperser le sit-in devant le QG de l'armée, le Conseil militaire a demandé aux manifestants de cesser le recours à ce type d'action qui vont à l'encontre des revendications du changement réclamé par les Soudanais. Le Soudan a besoin d'une stabilité pour amorcer une relance sur tous les plans, a souligné encore le Conseil, tandis que le mouvement de contestation ne faiblit pas et continue pendant le mois sacré de Ramadhan à se rassembler et à réclamer une "transition démocratique" devant être gérée par des civils.