Pour faire face à l'érosion continue des réserves de change, le gouvernement opte pour une démarche basée sur la rationalisation des importations, notamment à travers la décision de prolongation du paiement différé de la valeur des importations, approuvée mercredi. Lors de ses trois dernières réunions, tenues respectivement le 2, 8 et 15 mai en cours, le Gouvernement a donné son feu vert pour des mesures importantes s'inscrivant dans le cadre de cette approche, pilotée par les ministères des Finances, du Commerce et de l'Industrie. La première mesure, présentée au gouvernement par le ministre des Finances, Mohammed Loukal, dans le cadre de son exposé périodique sur "les mesures à prendre pour réduire le déficit de la balance des paiements et préserver les réserves de change, consiste à rationaliser les importations des kits CKD/SKD destinés au montage automobile et à la fabrication des produits électroménagers, électroniques et téléphones mobiles. La rationalisation de ces importations passera également par l'accélération de l'élaboration d'un cahier des charges concernant l'activité d'assemblage des appareils électroménagers et électroniques, et ce, dans le respect des normes et des conditions régissant cette activité, notamment le taux d'intégration, le recrutement de la main-d'œuvre locale et l'exigence de l'exportation. En outre, le gouvernement a décidé l'amendement du décret exécutif de 2000, fixant les conditions d'identification des activités de production à partir de collections destinées aux industries de montage et celles dites CKD, devant être limitées aux composants essentiels du produit, en intégrant la sous-traitance et en déterminant la durée pour bénéficier des différentes mesures incitatives. Dans le même sillage, un Comité de veille et de suivi de l'évolution des transferts en devises vers l'étranger a été mis en place, la mi avril dernier, par le ministère des Finances dans le souci de renforcer la vigilance en matière de transactions financières avec le reste du monde. La loi de finances 2019 prévoit, pour la période 2019-2021, une baisse des réserves de change à 62 milliards USD en 2019, puis à 47,8 milliards USD en 2020 pour atteindre 33.8 milliards USD en 2021. A la fin novembre 2018, ces réserves étaient de 82,12 milliards de dollars. Durant le premier trimestre de l'année en cours, la balance commerciale de l'Algérie a connu un déficit de 1,37 milliards de dollars (contre 1,23 mds usd à la même période en 2018). Les importations ont reculé à 11,15 mds usd durant les trois premiers mois de l'année (- 0,83%). En 2018, elles se sont établies à 46,2 mds usd. Le déficit de la balance des paiements avait enregistré une importante baisse lors des neuf premiers mois de 2018, passant de 16,37 milliards USD en 2017 à 10,42 milliards USD en 2018 (-36,34) avec une hausse des exportations de pétrole et un léger recul des importations.