Le peuple sahraoui célébrera, lundi, le 46ème anniversaire du déclenchement de la lutte armée contre les force d'occupation marocaine, dans un contexte marqué par les acquis réalisés en faveur de la cause sahraouie au double plan continental et international ainsi que l'attachement des Sahraouis à leur droit à l'autodétermination. La date du 20 mai 1973 demeure un évènement historique pour les Sahraouis qui avaient décidé, ce jour-là, sous la houlette du Front Polisario, unique et légitime représentant du peuple sahraoui, de prendre les armes pour arracher leur indépendance face à l'occupation d'abord espagnole et ensuite contre le Maroc, qui avait envahi les territoires sahraouis en 1975. A cette date historique, un groupe de combattants sahraouis avait décidé d'attaquer le poste espagnol d'El Khanga, à l'est de la ville de Smara. Cette opération annonçait alors le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara occidental, suivant les résolutions prises dix jours avant, soit le 10 mai, lors du congrès constitutif du Front Polisario qui avait décrété dans son texte fondateur que "c'est par le fusil que la liberté sera arrachée". "La révolution à Seguia El Hamra et Rio de Oro s'est déclenchée parce qu'il existe un peuple. Ce peuple possède son identité nationale, sa propre civilisation, ses propres principes, ses propres valeurs, sa propre organisation. Ce peuple existe et survivra à la trahison du colonialisme, à l'agression des régimes réactionnaires et à leurs manœuvres", avait écrit le défunt El Ouali Mustafa Sayed, premier secrétaire général du Front Polisario, mort en martyr le 9 juin 1976. L'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) devait donc faire face à partir de la fin de l'année 1975 à l'invasion militaire marocaine lors de laquelle des armes lourdes avaient été utilisées parallèlement au bombardement, par l'aviation, des populations, ciblant des femmes, des enfants et des personnes âgées, morts au napalm et au phosphore. Au niveau continental, la célébration survient dans un contexte marqué par les "acquis" politiques et diplomatiques, dont la consécration du statut du la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant que membre fondateur de l'OUA (UA actuellement), et ce "en dépit des complots du Maroc et de ses alliés", affirment les observateurs. Dans ce contexte, l'UA a joué un rôle dans la relance de la question sahraouie, en pressant le Maroc à s'asseoir aux côtés des Sahraouis lors de toutes les rencontres organisées par l'organisation panafricaine. Quant à la bataille juridique menée par le Front Polisario notamment au niveau de l'UE, la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de février 2018 qui considère que l'inclusion du territoire du Sahara occidental dans le champ d'application de l'accord de pêche est "une violation" de plusieurs règles du droit international commun régissant les relations UE-Maroc, notamment le principe d'autodétermination, a constitué "un tournant décisif" pour la question sahraouie. Cette décision a été appuyée par une autre décision de la CJUE, rendue en décembre 2016, stipulant que Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts, et par conséquent tout accord conclu entre l'UE et le Maroc "ne peut inclure les territoires sahraouis", et toute exploitation des ressources naturelles sahraouies "exige le consentement du peuple sahraoui, à travers son seul et unique représentant légitime, le Front Polisario". Dans le même contexte, aucun Etat ou organisation ne reconnaît les visées expansionnistes du Maroc au Sahara occidental qui demeure une question de décolonisation, selon les résolutions et recommandations de l'Assemblée générale de l'ONU et de son Conseil de sécurité.