Les groupes Sonatrach et Sonelgaz ont contribué "concrètement", en tant que donneurs d'ordres, au développement de la sous-traitance locale et à l'intégration nationale dans leurs domaines d'activités respectifs, a affirmé le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, dans un entretien accordé à l'APS. Interrogé sur le respect des engagements des deux groupes à contribuer à l'émergence d'un tissu de sous-traitance compétitif, en lui cédant des parts de marchés, M. Arkab a tenu à préciser que pour le cas de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, premier donneur d'ordre algérien, il faut préciser qu'elle a "de tout temps privilégié le recours à la promotion de l'outil national de production". Cet engagement, a-t-il expliqué, est traduit par des mesures spécifiques contenues dans la procédure de passation des contrats adoptée par Sonatrach. Cette procédure consiste notamment à "privilégier le lancement de l'appel d'offre national et ne recourir à l'appel d'offre international qu'exceptionnellement et à condition que le marché national n'y répond pas". Elle consiste aussi à "ne faire aucune distinction entre les entreprises privées et publiques et le recours directement en gré à gré aux entreprises algériennes dans le cadre de la promotion de l'outil national de production, ainsi que à l'obligation d'allotissement des marchés" pour profiter à un plus grand nombre d'entreprises locales possible. Il est question aussi "d'exigence d'une sous-traitance locale dans les projets de développement", a ajouté le ministre, précisant qu'"une liste d'entreprises algériennes figure, comme annexe, dans chaque projet de développement, particulièrement pour les segments construction". M. Arkab a, dans ce contexte, rappelé que Sonatrach avait signé, à compter de 2016, plusieurs conventions de coopération technique et commerciale avec les groupes industriels publics relevant du ministère de l'Industrie et des Mines, ainsi qu'avec les groupes "Logitrans", sous tutelle du ministère des Transports et "ATS" du ministère de la Poste et Technologies de l'information et de la communication. Au titre de sa stratégie de développement "SH 2020/2030", Sonatrach s'est fixé pour objectif d'atteindre 55% de taux d'intégration nationale. Pour se faire, le groupe a entrepris comme premières initiatives, la mise en place d'une organisation dédiée à la promotion et au développement du contenu local et l'élaboration d'une nouvelle procédure de passation des contrats pour "lever les barrières bureaucratiques" d'accès à ses marchés notamment pour les entreprises algériennes. Ceci sera suivi, a-t-il poursuivi, d'un programme spécifique pour le développement du contenu local dans l'industrie de l'Oil and Gas. Sonelgaz vise un taux d'intégration de 70 à 80% en 2025 Cette politique d'intégration nationale a donné des "résultats satisfaisants" sur les opérations de Sonatrach, a-t-il estimé, ajoutant que les conventions signées avec les groupes industriels publics avaient bénéficié à "plus de 300 entreprises et a enregistré la signature de centaines de contrats et commandes pour des montants relativement importants". Concernant Sonelgaz, M. Arkab a indiqué que le groupe et ses filiales avaient entamé un processus d'intégration nationale et d'encouragement de la sous-traitance nationale à partir du milieu des années 2000, afin de contribuer à développer les capacités nationales et encourager les entreprises publiques et privées. A ce titre, les projets "clé en main" ont été abandonnés progressivement et les entreprises locales encouragées à prendre en charge la réalisation de certains types d'infrastructures, a-t-il précisé. "Aujourd'hui et grâce à ces efforts, la quasi-totalité des ouvrages de distribution de l'électricité et du gaz est réalisée par des entreprises algériennes. Plus de 300 entreprises spécialisées dans ce domaine ont émergé grâce aux plans de charge assurés par l'activité de distribution", s'est-il félicité. La majorité du programme de réalisation dans les segments du transport de l'électricité notamment les lignes électriques, est réalisée par des entreprises algériennes. Quatre grandes entreprises publiques et pas moins de 30 entreprises privées sont impliquées dans ce processus. Sonelgaz compte à travers cette stratégie stimuler les activités de la sous-traitance nationale pour atteindre un taux d'intégration oscillant entre 70 et 80%, à l'horizon 2025 et à terme satisfaire ses besoins et se substituer à l'importation. Il a été également engagé un plan d'action pour l'intégration nationale en matière de fabrication des matériels destinés aux lignes de transport d'électricité. En conséquence des sociétés sont venues renforcer la capacité de production de supports initialement détenue par Baticim. Actuellement plusieurs types de support, homologués par Sonelgaz, sont fabriqués en Algérie. Ce processus s'est poursuivi pour développer également la fabrication des câbles souterrains. Cette stratégie se poursuit, a-t-il dit, par la mise en place de partenariats engagés pour développer la fabrication localement d'autres équipements, en l'occurrence les transformateurs HT avec Electro Industrie Azazga et les isolateurs avec le partenaire Sediver, de turbines à gaz et d'accessoires câbles et lignes.