Le débat autour de la contribution des entreprises algériennes publiques et privées dans le développement de l'industrie nationale de gaz a marqué mercredi à Alger les travaux de la deuxième et dernière journée du cinquième symposium de l'Association algérienne de l'industrie de gaz (AIG). Placée sous le thème partenariat et intégration nationale, la table ronde de clôture de ce symposium a été en effet consacrée à la présentation des opportunités de partenariat industriel entre les grands groupes publics opérant dans le secteur des hydrocarbures et les opérateurs nationaux aussi bien publics que privés notamment dans l'aval gazier, la production d'électricité et les énergies renouvelables. Le vice président de Sonatrach chargé de liquéfaction, de raffinage et de pétrochimie, Akli Remini, a indiqué dans une communication que le groupe algérien des hydrocarbures compte actuellement 155 filiales et participations dont plus d'une centaine opérant sur le territoire national, ajoutant que les activités de ces entités constituent de véritables opportunités de coopération industrielle avec les opérateurs nationaux notamment dans les filières de transport par canalisation, de pétrochimie et d'engineering. De son côté, Abdelghani Mebarek, directeur général des PME/PMI au ministère de l'Industrie et des Mines, qui a exposé les principaux axes de la stratégie nationale de développement industriel, a affirmé que les filières de pétrochimie et des énergies renouvelables disposent d'importants atouts pour contribuer à la mise en £uvre de cette stratégie qui vise, entre autres, à substituer à l'importation et à augmenter la part du secteur industriel dans la croissance économique à 7% d'ici 2019. A cet effet, le ministère de l'Industrie et des Mines envisage de mettre en place un cluster énergie dédié à accompagner et encourager les industriels nationaux publics et privés orientés vers des filières ayant un rapport avec l'énergie, appelant les grands donneurs d'ordre du secteur à savoir Sonatrach et Sonelgaz à s'impliquer dans ce futur cluster à implanter dans le sud du pays. Pour sa part, le PDG de la Compagnie d'engineering d'électricité et de gaz (CEEG, filiale Sonelgaz), Mohamed Arkab, s'est félicité du fait que le groupe Sonelgaz est parvenu à ‘‘algérianiser'' tout le processus de transport et de distribution du réseau électrique à haute tension, et ce, à la faveur de la contribution des autres filiales de ce groupe mais aussi un nombre de sociétés privées dans le génie civil et la distribution. Cette évolution s'inscrit dans la politique de Sonelgaz visant à abandonner le système de réalisation selon le principe de clé en main tout en incluant davantage les capacités nationales d'engineering depuis 2009. Il a fait savoir, dans cette optique, que le portefeuille de sous-traitance dans le segment haute tension compte 60 opérateurs nationaux dont seulement cinq sociétés publiques qui sont des filiales Sonelgaz. Ces capacités nationales ont réussi à réaliser près de 150 distributions publiques d'électricité. =Condor lancera un nouveau projet de modules photovoltaïques= Présent à la table ronde, le PDG de Condor, Abdelmalek Benhamadi, a, quant à lui évoqué la contribution de ce groupe privé des industries électroniques dans la mise en oeuvre du programme national de développement des énergies renouvelables qui vise à produire 22.000 MW d'électricité d'origine renouvelable à l'horizon 2030. La principale action engagée par Condor dans ce sens porte sur le lancement d'un nouveau projet de fabrication de modules photovoltaïques d'une capacité annuelle de 120 MW en partenariat avec un opérateur étranger pour un investissement de près de 80 millions de dollars. Ce projet qui sera soumis prochainement au Conseil national d'investissement (CNI) permettra la création de plus de 350 emplois directs, alors que 70% de sa production sera destinée à l'exportation, a précisé M. Benhamadi, ajoutant que le protocole d'accord de partenariat avec l'opérateur étranger a été signé en janvier dernier. Outre cette future usine, Condor dispose déjà d'une autre unité de fabrication de panneaux photovoltaïque implantée à Bordj Bou Aréridj d'une capacité de 75 MW par an et qui a été mise en service en janvier 2014, en plus d'un projet de centrale électrique solaire à Boughezoule (Médéa) pour une production annuelle de 1,1 MW en partenariat avec le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), a-t-il expliqué. Le 5ème symposium de l'AIG a ouvert ses travaux mardi sous le thème de "la technologie, moteur de développement des ressources gazières et de diversification des échanges et des usages", rappelle-t-on.