Le mois de Ramadhan a toujours été rythmé dans la région de Ghardaia par des traditions anciennes qui renforcent la cohésion sociale dans la solidarité, le partage et la générosité. La population Ghardaouie dans toute sa diversité observe le mois sacré du Ramadhan partagée entre spiritualité et bien être, afin de revivifier, surtout pour les repas de rupture du jeûne, des rituels anciens bien gardés à travers les siècles. Des plats traditionnels locaux dont les recettes se transmettent de mère en fille sont proposés à la dégustation à chaque célébration, notamment la veille du dixième jour, la nuit de mi-Ramadhan et la nuit du destin (27ème jour). Les familles Ghardaouies veillent à ce que chacune de ces nuits soit marquée différemment des autres de ce mois sacré, en proposant des mets copieux, dont les recettes de préparation, les ingrédients et surtout les astuces des goûts et des arômes sont jalousement gardés. La nuit du dixième jour du Ramadhan est rehaussée par la réparation du Baghrir (crêpes) au miel, la nuit de mi-Ramadhan par un couscous garni à la viande de chamelon, tandis que la nuit du 27ème jour de Ramadhan est célébrée par la préparation de "Chekhchoukha arrosée à la sauce de datte". Parmi les autres traditions religieuses perpétuées lors de ce mois sacré, la lecture et la psalmodie des versets du Saint Coran, en groupe durant tout le mois sans interruption, sauf durant les cinq prières quotidiennes, dans les différentes mosquées. "La récitation des versets du livre saint commence la veille de Ramadhan en petits groupes, a fait savoir Ammi Bakir en précisant que chaque groupe se fait relever par un autre sans interruption de nuits comme de jours et à chaque fois que l'ensemble des versets du livre saint sont récités, on recommence. La récitation du coran sans interruption, sauf pour les prières et le moment du F'tour, est considérée comme la reviviscence du souvenir de la révélation du Coran durant ce mois sacré sur la personne du prophète Mohamed (QSSSL), selon Ammi Ahmed, un notable de Ghardaia.