La situation a dégénéré au Soudan lundi en prenant une tournure violente lors de la dispersion "par la force" d'un sit-in, à Khartoum, du mouvement de contestation du Conseil militaire de transition au pouvoir, ce qui a engendré une dizaine de morts. Ce développement intervient après que les manifestants, qui réclament depuis des semaines un transfert du pouvoir aux civils, ont mis le feu à des pneus et érigé des petits murets avec des briques sur des routes accédant au lieu du sit-in, ainsi que sur d'autres axes de la capitale. Selon le comité central des médecins soudanais, proche du mouvement de contestation, les forces de l'ordre ont elles tiré dans l'hôpital Charq al Nil et empêché l'accès au Royal Care, un autre établissement hospitalier de la capitale. Des tirs provenant du lieu du sit-in avaient été entendus tôt en matinée, et un déploiement important des forces de sécurité avait été enregistré dans les rues de la capitale. Depuis lors, le Conseil militaire a dénoncé des débordements autour du sit-in, les qualifiant de "menace pour la sécurité et la paix publiques", et a promis d'agir "avec détermination" pour faire cesser cette situation. Plusieurs personnes ont été tuées ces derniers jours dans des circonstances peu claires à proximité du lieu du sit-in. Des soldats et des agents des forces de sécurité avaient été déployés samedi autour de la rue du Nil, près du lieu du sit-in, empêchant l'accès à cette zone. La SPA avait accusé le même jour les militaires de "planifier de façon systématique et de s'employer à disperser le sit-in pacifique (...) avec une force et une violence excessives". Une grève générale a été observée les 28 et 29 mai à travers le pays par le mouvement de contestation, mobilisant divers secteurs d'activité, pour tenter de faire plier le pouvoir militaire. Le chef du Conseil militaire, Abdel Fattah al-Burhane, s'est rendu récemment en Egypte, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, trois pays qui lui ont affiché leur soutien.