Les mesures prises dans le cadre de la feuille de route visant la régulation du marché, durant le mois de Ramadhan, ont donné des résultats "acceptables et concrets" qu'il convient de consolider tout au long de l'année, affirment les parties concernées par l'élaboration et la mise en œuvre de ce plan (ministère du Commerce, associations de commerçants et de protection du consommateur). Dans des déclarations à l'APS, les représentants de ces parties ont été unanimes à relever l'impact évident des mesures prises, en dépit de plusieurs insuffisances dans leur mise en œuvre, ce qui appelle à œuvrer à leur maintien et consolidation, après la fin du mois sacré. Dans ce cadre, le Directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Saïd Bekaï, a indiqué que les commerçant ont "fortement" adhéré au dispositif relatif aux prix de référence des produits alimentaires de large consommation, en dépit des difficultés relevées au début du Ramadhan. "Les prix de référence ont été une sorte de barrière psychologique, tant pour les producteurs que pour les commerçants de gros et de détail, ce qui a contribué dans une large mesure à la stabilité des prix, en dépit de facteurs exogènes, tels que l'absence de réseaux de distribution dans certaines régions et le manque de la production saisonnière de tomates en cette période de l'année", a-t-il expliqué. Soulignant que cet effort a été accompagné par l'ouverture d'un nombre considérable de marchés, M. Bekaï a rappelé l'ouverture de 52 marchés de proximité, réalisés et fermés, qui ont été aménagés et mis en service pour le Ramadhan, ainsi que 401 marchés "parisiens", soit plus de la moitié des structures commerciales disponibles (866 marchés). A ce propos, il a fait savoir que le ministère du Commerce s'attèlera, en coordination avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, à la mise en exploitation du reste des marchés de proximité dans le cadre de l'appui des réseaux de distribution locaux et de la consolidation du contrôle de la traçabilité des marchandises, à partir du producteur jusqu'aux vendeurs de gros et de détail. En outre M. Bekaï a déclaré que les marchés parisiens seront maintenus au-delà du mois de Ramadhan à la faveur des mesures de suivi et d'accompagnement arrêtés par les ministères du Commerce et de l'Intérieur. Dans ce contexte, le même responsable a fait savoir qu'au vu des résultats concrets de la feuille de route participative, la coordination entre les trois partes (ministère, associations des commerçant et de protection du consommateur) sera érigé en "cadre permanent" de concertation sur toutes les questions relatives à la régulation et l'encadrement du marché. "La coordination, la concertation et l'action participative ne seront pas conjoncturelles puisque les rencontres se poursuivront pour préparer les plans d'action visant la régulation des marché, à commencer par le programme de permanence de l'Aïd", a-t-il dit. Le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdia, a estimé que "les mesures prises sont la consécration des revendications soulevées ces dernières années par son association afin que soit fixée la marge bénéficiaire de tous les intervenants dans la commercialisation des produits de base, notamment agricoles, et installés des marchés parisiens pour pallier le manque de structures". Pour lui, le plan a été "relativement" réussi même s'il n'a pas atteint tous ses objectifs en raison de la défaillance de l'outil de contrôle (en référence à la grève des agents de contrôle) dont le rôle consiste à sanctionner tous ceux qui ne respectent pas les prix référentiels, outre le non respect par plusieurs présidents d'APC de leurs engagements à créer des marchés parisiens". Considérant que "le plafonnement des prix, même s'il a constitué davantage un facteur psychologique que coercitif, a contribué partiellement à freiner les prix pour ne pas atteindre les seuils enregistrés l'année dernière", le président de l'APOCE a ajouté qu'à l'exception de deux ou trois produits, "les prix référentiels ont été respectés à plus de 90%". "Les résultats auraient pu être plus positifs, néanmoins nous restons optimistes à la lumière de l'ouverture affichée par le ministère du commerce quant à nos propositions et à notre partenariat ensemble", a-t-il conclu. De son côté, le Secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hazab Benchohra a indiqué que le bilan du Ramadhan 2019 était très positif par rapport à l'année précédente, grâce aux efforts de toutes les parties, particulièrement la décision relative au déstockage qui a entrainé un excédent de l'offre. En dépit de disparités de prix entre wilayas productives et non productives, "les prix ont été totalement maitrisés comme prévu, à l'exception de la tomate qui a enregistré une fluctuation". Se félicitant de l'ouverture de nouveaux marchés de proximité qui ont permis à des chômeurs de travailler légalement dans le commerce de détail, il a estimé que c'est là "une victoire sur le commerce parallèle". Concernant les défaillances enregistrées, M. Benchohra a évoqué l'impact de la grève des agents de contrôle et le manquement de certains président d'APC à leurs engagements concernant la création des marchés de proximité outre certains problèmes enregistrés dans quelques marchés de gros, à l'instar du marché des Eucalyptus. Qualifiant, pour sa part, le bilan de la feuille de route arrêtée de "positif", le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), El Hadj Tahar Boulenouar a relevé la baisse de -15 DA de la moyenne des prix durant le Ramadhan en cours par rapport à l'année dernière, en dépit de la hausse enregistrée au début de ce mois sacré, ajoutant. La mesure des prix référentiels "a contribué à la sensibilisation du consommateur et l'élimination de plusieurs aspects de la spéculation", a-t-il estimé soulignant certaines insuffisances, particulièrement la non exécution par nombre d'APC du programme de réalisation des marchés de proximité. Pour préserver les résultats enregistrés, M. Boulenouar a plaidé pour la poursuite des rencontres de concertation entre les trois parties (administration, représentants des commerçants et associations de protection du consommateur) afin d'examiner toutes les questions relatives à la régulation du marché, mettre en exploitation les superficies fermées, revoir la liste des produits interdits à l'importation, impliquer les opérateurs dans la réalisation des espaces commerciaux et se pencher sur la situation des marchés de gros gérés par les communes. M. Boulenouar a recommandé le maintien des prix référentiels pour certains produits de base, l'obligation des collectivités locales à réaliser un nombre suffisant de marchés de proximité, la prise de mesures incitatives, l'allègement des charges de l'activité commerciale pour encourager ceux activant sur les marchés informels d'intégrer le marché régulé outre l'exploitation des locaux des cités livrées dans le cadre des programmes de logement public.