La Banque d'Algérie (BA) a exposé lundi dans une note les évolutions majeures, enregistrées au second semestre et pour toute l'année 2018, de la conjoncture macro financière nationale à savoir les comptes extérieurs, les finances publiques, la situation monétaire, la liquidité bancaire, ainsi que l'inflation. S'agissant des réserves de change, la Banque centrale relève une contraction de l'ordre de 17,45 milliards dollars (mds USD), précisant qu'elle sont passées à 79,88 mds USD à fin décembre 2018, contre 97,33 mds USD à fin 2017. Cette contraction est "légèrement supérieure au déficit du solde global de la balance des paiements, en raison de l'effet de valorisation négative de près de 1,73 mds USD, lié à la dépréciation de l'euro vis-à-vis du dollar entre décembre 2017 et décembre 2018", a expliqué la BA dans sa note. Pour ce qui est des recettes fiscales des hydrocarbures, la BA a relevé un montant de l'ordre de 2.755,2 milliards de dinars (mds DA), enregistré en 2018, contre 2.177,0 mds DA en 2017. Cette hausse de la fiscalité pétrolière, en contexte de quasi stabilité des recettes hors hydrocarbures, a porté les recettes budgétaires totales à 6.619,5 mds DA, contre 6.047,9 mds DA en 2017. Dans les recettes hors hydrocarbures, les dividendes de la BA ont atteint 1.000 mds DA, contre 919,8 mds DA en 2017, a relevé la même source, précisant que la hausse des dépenses en capital, qui passent de 2.631,5 mds DA à 3.078,0 mds DA, ont porté les dépenses totales à 7.842,6 mds DA en 2018, contre 7.389,3 mds en 2017, soit une augmentation de 6,1 %. Par ailleurs, la BA a fait savoir que le rythme annuel moyen de l'inflation, qui s'était accéléré durant douze (12) mois consécutifs jusqu'au mois de mars 2017 (7,07 %), s'était ralenti au cours du second trimestre de 2017 pour atteindre 5,59 % en décembre puis 4,33 % en avril 2018. Les crédits nets à l'Etat ont encore augmenté de 35,75 %, passant de 4.691,9 mds DA à fin décembre 2017 à 6.369,2 mds DA à fin décembre 2018, sous l'effet de l'augmentation des créances nettes de la Banque d'Algérie sur le Trésor qui passent de 1.967,4 mds DA à fin 2017 à 3.857,8 mds DA à fin 2018. En 2018, avec un flux net de 1.677,3 mds DA, les crédits nets à l'Etat, résultant du financement non conventionnel, contribuent plus que les crédits à l'économie (+1222,9 mds DA) à l'accroissement de la masse monétaire, indique la BA. La diminution des avoirs extérieurs nets a, par contre, constitué un facteur de diminution des liquidités monétaires détenues par les agents non financiers. La part des crédits au secteur public économique est passée de près de 48,6 % à fin décembre 2017 à 50,4 % à fin décembre 2018, alors que celle des crédits au secteur privé est passée de 51,4 % à 48,6 % dont 7,8 % aux ménages. Sur la base des situations mensuelles des banques, les crédits accordés au secteur économique public, rachats de créances non performantes déduits, ont atteint 5090,4 mds DA à fin décembre 2018 contre 4311,3 mds DA à fin décembre 2017, soit une hausse de 18,1 %. Les crédits accordés au secteur privé (entreprises et ménages) se sont accrus de 9,7 %, passant de 4.568,3 mds DA à fin décembre 2017 à 5.012,0 mds DA à fin décembre 2018, précise la BA. Les crédits accordés aux ménages, essentiellement des crédits hypothécaires, ont atteint 787,2 mds DA à fin décembre 2018 contre 656,7 mds DA de dinars à fin décembre 2017, soit une hausse de 19,9 % contre 22,4 % en 2017.