Le moment d'ouvrir un dialogue "sérieux" pour un "grand compromis national" qui prendra en considération les aspirations populaires est venu, a soutenu samedi dans un communiqué le parti "Talaie El-Hourriyet". Le parti de l'ex-chef du gouvernement Ali Benflis, qui a tenu une réunion ordinaire de son bureau politique, a précisé que l'objet du dialogue "est de réunir, sans tarder, les conditions politiques, constitutionnelles et légales pour assurer la tenue d'un scrutin présidentiel que n'affecterait aucun doute ou suspicion et qui assurerait au peuple le libre exercice de son choix sans craindre de le voir faussé ou détourné", notant "avec intérêt" la formation d'"un consensus sur l'impératif incontournable" du dialogue politique pour une sortie de crise qui prenne en considération les aspirations du peuple algérien. Talaie El-Hourriyet considère que l'intérêt supérieur du pays "commande que soit lancé, sans délai, ce dialogue salutaire pour établir une feuille de route consensuelle pour une sortie de crise". Pour cette formation politique, "l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays et l'urgence d'un dépassement de cette situation investissent l'institution militaire d'une mission patriotique historique de facilitation, d'accompagnement, de garantie et de protection de la solution de la crise", ajoutant, en outre, que l'adoption de mesures d'apaisement, notamment, en matière de libertés publiques et individuelles, "sera de nature à créer un climat favorable à l'ouverture et au déroulement d'un dialogue sincère et apaisé pour une sortie de crise". Dans le même ordre d'idées, le parti se félicite de sa contribution à la préparation de la rencontre nationale du dialogue prévue pour le 6 juillet prochain et exprime le souhait de voir cette rencontre sortir avec une proposition de plateforme consensuelle pour une sortie de crise. "Le Bureau politique réaffirme sa conviction que la solution de sortie de crise est à notre portée, pour peu que se manifeste une volonté politique de toutes les parties au dialogue, tout comme il est convaincu que l'élection d'un Président de la République dans les meilleurs délais possibles, dans des conditions de régularité et de transparence incontestables, est la voie la plus démocratique, la plus sûre, la plus courte, et la moins onéreuse pour notre pays aux plans sécuritaire, politique, économique et social", souligne le communiqué. Par ailleurs, le parti se félicite de l'attachement "exprimé haut et fort, sans ambigüité, à l'unisson, à l'unité nationale, à travers tout le pays, rejetant toute forme de régionalisme, particulièrement, lors des marches organisées les 18eme et 19eme Vendredis". Sur le plan économique, Talaie El-Hourriyet a relevé avec "inquiétude" la dégradation continue de l'économie nationale "significative dans la détérioration des indicateurs macroéconomiques pour le premier semestre 2019 et les sombres projections pour l'ensemble de l'année", estimant que "le manque de visibilité politique qui se traduit par le ralentissement de l'activité économique et la baisse de la commande publique du fait de la chute des cours du pétrole après avoir connu un redressement relatif au début de l'année, font craindre une croissance quasiment nulle pour l'année 2019 et un exercice particulièrement difficile pour 2020". Dans ce contexte, le Bureau politique considère que le gouvernement "est en devoir d'inscrire dans ses priorités la situation des entreprises dont les propriétaires sont poursuivis dans des affaires de corruption, compte tenu de leur impact aux plans économique et social, de mettre en place des mécanismes pour assurer la continuité de la production et de la prestation de service pour les contrats relatifs à la commande publique et de préserver l'emploi et le versement des salaires aux employés". "La dégradation continue de la situation politique et sociale rend encore plus urgente l'élection d'un Président de la République, élu démocratiquement, investi de la légitimité nécessaire pour engager les grands chantiers des réformes économiques et sociales, pour arrêter la dégradation de l'économie nationale, redonner confiance aux investisseurs nationaux et étrangers, mobiliser les ressources financières indispensables à la relance économique et mettre en place les instruments de reconversion de l'économie de rente vers une économie diversifiée productrice de richesse et un système de redistribution équitable de cette richesse et de partage tout aussi équitable des sacrifices", conclut le communiqué.