La capitale du Niger, Niamey s'apprête à accueillir dimanche le 12ème sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA) qui sera consacré exclusivement au lancement opérationnel de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf). Lors du Sommet de Kigali tenu en mars 2018, les Etats membres de l'UA signataires de l'Accord portant création de la ZLECAf ont donné un signal fort pour la consolidation et le renforcement des échanges commerciaux intra-africains dans l'objectif de la création d'un marché africain unique. La ZLECAf est entrée en vigueur le 30 mai dernier dans l'objectif de constituer un marché unique pour les biens et services au niveau du continent, basé sur la libre-circulation des activités et des investissements. Très attendue, cet espace constitue un marché de 1,2 milliard de personnes et créera un marché de 3.000 milliards de dollars, sans aucun droit de douane ni restriction à la frontière, selon les données fournies pas ses concepteurs. Le commerce intra-africain représente actuellement environ 16% du commerce total du continent, soit 2% du commerce mondial, alors que les flux commerciaux intra-européens sont à hauteur de 67%. La ZLECAf est une zone géographique continentale dans laquelle les biens et les services circulent sans restriction entre les Etats membres de l'UA. Elle vise à stimuler le commerce intra-africain en offrant un Accord commercial global et mutuellement bénéfique entre les Etats membres, couvrant le commerce des biens et des services, les investissements, les droits de propriété intellectuelle et la politique en matière de concurrence. =Suppression progressive des droits de douane= La zone supprimera progressivement les droits de douane et fera baisser les barrières non tarifaires. Elle aidera à améliorer les infrastructures de qualité déplorable et les postes frontaliers inefficaces. Elle facilitera aussi la circulation des marchandises, des ressources humaines ainsi que des fonds au sein de la région, et stimulera la croissance commerciale en reliant les économies fragmentées du continent dans un marché intégré de plus d'un milliard de clients potentiels. Elle accélérera également le processus d'urbanisation à mesure que davantage d'investissements seront attirés par le continent, à l'affût des grands profits économiques offerts par ce marché intégré. La ZLECAf est l'un des projets phares de l'Agenda 2063 de l'UA qui constitue un cadre commun pour une croissance inclusive et un développement durable pour l'Afrique à réaliser au cours des cinquante prochaines années. La décision d'établir la ZLECAf avait été adoptée en 2012 lors de la 18ème session ordinaire de l'Assemblée des chefs d'Etats et de gouvernement de l'UA. Les négociations autour de cet espace commercial avait commencé en 2015 au sein de l'UA. =La ZLECAF, important potentiel pour Algérie= La ZLECAf représente pour l'Algérie, un important potentiel à l'effet de développer et intensifier son commerce avec l'Afrique, avait indiqué récemment un responsable du ministère du Commerce. L'intégration du continent en une zone d'échanges commerciaux unique, offre de grandes possibilités aux entreprises et aux consommateurs dans toute l'Afrique, y compris en Algérie et permet d'assurer un développement durable dans le continent. Par une élimination progressive des droits de douane sur le commerce intra-africain, la zone permettra aux entreprises africaines, y compris algériennes, de négocier plus facilement sur le continent, de répondre aux demandes croissantes du marché et de profiter des avantages offerts par ce dernier. Cependant, pour tirer pleinement profit des avantages de la ZLECAf, il est impératif pour chaque Etat membre d'élaborer une stratégie nationale, avait relevé ce même responsable. Pour ce faire, l'Algérie, a mis en place, avec l'appui du Centre de Commerce International de Genève et en étroite concertation avec les associations des opérateurs économiques, une stratégie nationale quinquennale d'exportation pour la période 2019-2023. Cette stratégie vise à diversifier l'économie et les exportations algériennes pour en renforcer la résilience et la durabilité et améliorerle climat des affaires. Pour contribuer au manque d'infrastructures dans les pays africains entravant l'investissement, la production et la concurrence, l'Algérie s'était engagée dans la réalisation de projets régionaux structurants et indispensables pour la facilitation des échanges notamment entre le Maghreb et l'Afrique sub-saharienne. Il s'agit notamment de la route transsaharienne Alger-Lagos, le gazoduc reliant le Nigeria à l'Algérie, l'autoroute est-ouest s'étendant de la frontière tunisienne à la frontière marocaine et l'interconnexion du réseau électrique algérien avec ceux du Maroc et de la Tunisie.