Les éléments du mouvement Ansarullah (Houthis) se sont emparés, samedi, du palais présidentielle à Aden, après plusieurs jours d'affrontements dans la grande ville du sud du pays, ont rapporté des sources médiatiques. "Nous avons pris le palais aux forces de la garde présidentielle sans un combat", a indiqué aux médias un "porte-parole" d'une "force militaire" des Houthis "Cordon de sécurité". Selon des sources militaire et sécuritaire, les éléments houthis s'étaient déjà emparés plus tôt dans la journée de trois casernes des forces gouvernementales à Aden, où le gouvernement légitime a établi son siège, depuis que la capitale historique du pays, Sanaa, dans le nord, est aux mains des Houthis. Depuis mercredi, des affrontements opposent les Houthis aux forces du gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition conduite par l'Arabie saoudite. Cette coalition hétéroclite lutte dans le nord du Yémen contre les Houthis. Les combats à Aden entre éléments houthis du "Cordon de sécurité", soutenus par les Emirats arabes unis, et troupes du gouvernement, ont fait au moins 18 morts --combattants et civils--, selon des médecins et des sources de sécurité. Selon l'organisation Médecins sans frontières (MSF), plus de 75 personnes blessées ont été soignées dans un hôpital relevant de cette ONG depuis vendredi. Avant même que le palais présidentiel ne tombe, le vice-ministre des Affaires étrangères Mohammed al-Hadhrami du gouvernement Hadi avait condamné via Twitter un "coup d'Etat contre les institutions légitimes" du Yémen. Le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed, s'est lui déclaré "très inquiet" et a affirmé "mettre en œuvre tous les efforts possibles pour calmer la situation et aboutir à une désescalade". Il a appelé l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, à faire de même, selon une déclaration à l'agence de presse émiratie WAM.