Les travaux du 10e Atelier de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS) ont débuté mercredi à Nouakchott (Mauritanie) et seront sanctionnés par la publication d'un Guide contre l'extrémisme, le premier du genre depuis sa création en 2013. Ce 10e Atelier de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel, organisé deux jours durant en collaboration avec l'Unité de fusion et de liaison (UFL), vise à finaliser le projet de "Guide des bonnes pratiques en matière d'enseignement de l'éducation religieuse face à l'extrémisme violent", et ce, en application des recommandations de la rencontre de Nouakchott, tenue les 6 et 7 juillet 2017, et au cours de laquelle il avait été convenu de l'impératif d'élaborer un tel Guide afin de protéger les jeunes contre l'extrémisme. Intervenant à l'ouverture des travaux, le président de la Ligue, Ahmed Mortadha, a mis en garde contre les dangers du détournement de la terminologie à des fins incitant à l'extrémisme, précisant que le projet de Guide des bonnes pratiques en matière d'enseignement de l'éducation religieuse accordait un grand intérêt à la question de la terminologie en lui consacrant un axe à part entière aux côtés des axes dédiés à "la morale" et aux "ambiguïtés". Pour sa part, le Secrétaire général par intérim de la LOPIS, Mohamed Dif, a mis en avant les principales activités de cette organisation, créée à Alger en 2013. Mettant en exergue l'importance de cette publication qui se veut "un outil pédagogique efficient pour protéger les jeunes contre le piège de l'extrémisme et leur éviter la mauvaise compréhension des concepts et de la terminologie", il a précisé que ce Guide était "le fruit des efforts des imams, prêcheurs et oulémas du Sahel avec l'aide périodique de l'Unité de fusion et de liaison (UFL)". Rappelant les enjeux et les défis auxquels fait face le monde aujourd'hui, dont la mondialisation et l'internet, le représentant du Centre africain des études et recherches sur le terrorisme (CAERT), Amer Dahmani, a mis en garde, quant à lui, contre les dangers de la pensée erronée véhiculée sur les réseaux sociaux et l'émergence de réseaux internationaux de cybercriminalité. De son côté, le représentant de l'Unité de fusion et de liaison (UFL) a mis en avant l'importance de l'intensification des efforts et de la coopération internationale pour faire face à l'extrémisme, appelant à l'association des acteurs de la société civile notamment le mouvement associatif et les médias, en privilégiant la sensibilisation, la réflexion et le didactique. Des interventions et des débats animés par les représentants des pays membres de la LOPIS et les instances participant à cette rencontre, dont le CAERT sont au programme de cet Atelier en vue d'enrichir le contenu de ce guide qui devrait être officiellement lancé jeudi (demain) en clôture de ces travaux. Le 10e atelier de la LOPIS tend à mettre ce guide, après son élaboration définitive, à la disposition des Oulémas, prêcheurs et imams en vue de "lutter contre l'extrémisme, rétorquer aux ambiguïtés et renforcer les principes de la paix et de la réconciliation" à travers les propositions des membres pour "renforcer et améliorer le contenu de l'enseignement de l'éducation religieuse au sein des écoles", indique-t-on de même source. Le projet du "Guide des bonnes pratiques pour l'enseignement de l'éducation religieuse dans la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent" qui sera publié après débat et enrichissement comprend trois axes "La terminologie", "La morale" et "Les ambiguïtés". Le 10e atelier de la LOPIS intervient après une série de rencontres tenues ces deux dernières années, en application de l'accord ayant sanctionné, les 6 et 7 juillet 2017, le 6e atelier abrité à Nouakchott, où il a été convenu de la nécessité de renforcer les programmes scolaires d'enseignement de l'éducation religieuse et de les adapter pour faire face aux défis actuels, selon la même source. Les participants à la rencontre de Nouakchott 2017 avaient décidé d'élaborer un guide scientifique au profit des Oulémas, imams, prédicateurs et travailleurs dans le domaine religieux, dans le cadre de la lutte contre l'extrémisme et le fanatisme, en vue de prémunir les jeunes contre le danger de la radicalisation et de l'extrémisme violent. La mission de publication et de distribution du document à été confiée à l'UFL. Dans le but de préserver l'unité nationale et la cohésion sociale de chaque pays membre de la Ligue, les participants ont appelé, lors de ladite rencontre, "au respect des préceptes religieux justes pour faire face au fanatisme et à l'extrémisme violent", en tenant compte des spécificités de chaque Etat membre de la Ligue. Organisé par la Ligue en coordination avec l'UFL des Etats du Sahel, l'atelier verra la participation du "Centre africain des études et recherches sur le terrorisme (CAERT) relevant de l'UA" et de "la mission de l'UA au Mali et au Sahel". Créée en 2010, l'Unité de fusion et de liaison (UFL) est un mécanisme régional de coordination sécuritaire et d'échange d'information entre les pays du Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Prennent part à l'atelier des Imams, prédicateurs, Oulémas et Mourchidine représentant les pays membres de la Ligue (Algérie, Mauritanie, Libye, Mali, Nigeria, Niger, Burkina Faso et Tchad), outre trois autres pays observateurs dans le cadre du processus de Nouakchott (Côte d'Ivoire, Guinée), ainsi que des représentants d'organisations régionales et continentales et des universitaires.