Les travaux du 10e atelier de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS) qui se poursuivent, pour leur deuxième et dernière journée, seront sanctionnés, jeudi soir, par l'annonce officielle de la publication du "premier" Guide religieux et scientifique contre les risques de l'extrémisme violent. La deuxième journée de l'atelier, organisé en collaboration avec l'Unité de fusion et de liaison (UFL), verra l'intervention des représentants de la Guinée-Conakry et du Tchad pour faire part de leurs observations et propositions, qui sera suivie d'un débat, avant la présentation des recommandations et l'annonce officielle de l'élaboration et de la rédaction dudit Guide. Ouverts par le ministre mauritanien des Affaires islamiques et l'Enseignement originel, Dah Ould Sidi Ould Amar Taleb, les travaux de la 1ère journée de cet atelier ont été marqués par plusieurs interventions d'Oulémas des pays du Sahel, membres de la Ligue, et des représentants des instances participantes, à l'instar de l'Unité de fusion et de liaison (UFL), du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT) relevant de l'Union africaine (UA) et de la Mission de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel. Au premier jour des travaux, les participants ont été unanimes à affirmer que la publication du premier Guide religieux contre l'extrémisme constituait une étape opérationnelle "décisive", pour la Ligue depuis sa création en Algérie en 2003. Lors de cette rencontre organisée par la LOPIS, deux jours durant, en collaboration avec l'UFL, les conférenciers ont mis l'accent sur l'impératif de poursuivre les efforts dans ce sens, tout en accordant un intérêt particulier au plan opérationnel. Indiquant, en marge de cette manifestation, que le Guide, objet de la rencontre, était "le premier du genre dans la région et dans le monde musulman, le président de la Ligue a fait savoir que ce manuel avait inclut une correction de plusieurs notions, fatwas et faux termes susceptibles de faire des jeunes une proie facile. M.Mohamed Dhif, secrétaire général par intérim de la LOPIS, a rappelé, quant à lui, que les activités de la Ligue avaient été marquées par une série de rencontres consacrées exclusivement à la sensibilisation, à la lutte contre "le radicalisme et la déformation de l'image de l'Islam dans le monde", ajoutant que l'action de la Ligue en est à la phase pratique, laquelle sera cristallisée par la relance des projets pratiques pour la résolution de la problématique de "compréhension des textes". Pour sa part, Cheikh Kamel Chekkat, représentant de l'Algérie, également membre fondateur de la Ligue, avait démontré l'intérêt particulier qu'accorde l'Algérie au sujet du radicalisme et aux dangers de l'extrémisme en adoptant de nouvelles méthodes de travail, au diapason des derniers développements pour faire face à ce phénomène, par les idées. Il avait estimé, en outre, que l'élaboration d'un guide religieux "se veut une étape cruciale et décisive dans l'histoire de la ligue depuis sa création en 2013 à Alger". Ce guide sera mis, après son élaboration définitive, à la disposition des Oulémas, prêcheurs et imams en vue de "lutter contre l'extrémisme, rétorquer aux ambiguïtés et renforcer les principes de la paix et de la réconciliation" à travers les propositions des membres pour "renforcer et améliorer le contenu de l'enseignement de l'éducation religieuse au sein des écoles", a affirmé le SG par intérim de la LOPIS. Le projet du "Guide des bonnes pratiques pour l'enseignement de l'éducation religieuse dans la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent" comprend trois axes "La terminologie", "La morale" et "Les ambiguïtés" et prend en considération les spécificités de chaque état membre de la LOPIS. Le 10e atelier de la LOPIS intervient après une série de rencontres tenues ces deux dernières années, en application de l'accord ayant sanctionné, les 6 et 7 juillet 2017, le 6e atelier abrité à Nouakchott, où il a été convenu de la nécessité de renforcer les programmes scolaires d'enseignement de l'éducation religieuse et de les adapter pour faire face aux défis actuels, selon la même source. Créée en 2010, l'Unité de fusion et de liaison (UFL) est un mécanisme régional de coordination sécuritaire et d'échange d'information entre les pays du Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Prennent part à l'atelier des Imams, prédicateurs, Oulémas et Mourchidine représentant les pays membres de la Ligue (Algérie, Mauritanie, Libye, Mali, Nigeria, Niger, Burkina Faso et Tchad), outre trois autres pays observateurs dans le cadre du processus de Nouakchott (Côte d'Ivoire, Guinée), ainsi que des représentants d'organisations régionales et continentales et des universitaires.