Les participants au colloque international sur "la résistance de la femme en Afrique du Nord de l'antiquité au 19ème siècle" ont insisté, lundi à Tébessa, au cours des travaux de la 3ème et ultime journée de la rencontre, sur "le rôle saillant de la femme dans les conflits armés" dans cette partie du monde. Les conférenciers ont ainsi souligné la place particulière de la femme dans les communautés d'Afrique du Nord durant les différentes périodes historiques notamment durant les épisodes de tension ayant parfois placé des femmes à la tête de grandes armées et de mouvements de résistance. La reine Dihya plus connue par El Kahina demeure, à ce titre, un symbole de la résistance amazighe par sa participation et sa direction de batailles et de guerres, a relevé le chercheur en histoire préhistorique Aït Aïssa El-Hachemi. Le directeur des musées de l'université de Khartoum (Soudan), Ahmed Hussein Abderrahmane, a, pour sa part, mis l'accent sur "le rôle politique prépondérant" des femmes du Soudan sous la dynastie Méroé qui fut, entre 350 av. JC à l'an 350, une dynastie de femmes dont les reines étaient appelées Kandakas. La plus célèbre de ces reines, a ajouté cet universitaire, fut Amanirenas qui dirigea la guerre contre les romains et réussit à les vaincre en l'an 23 av. JC, comme en témoignent les gravures découvertes sur les sites archéologiques. Quant au Dr. Samia Touati de l'université de Strasbourg (France), elle a mis l'accent sur le caractère incessant de la résistance des femmes le long des différentes époques de l'histoire insistant particulièrement sur sa contribution dans la préservation de l'identité spirituelle, religieuse et culturelle des communautés. Elle a cité notamment la résistance dirigée par Lalla Fatma N'soumer en Kabylie (1830-1863) contre l'occupation française ainsi que Lalla Fatma El Kacimia (1850/1904) qui a dirigé la zaouïa El Hamel dans la wilaya de M'sila. De son côté, Zakia Benhadj Naceur de l'université des sciences humaines et sociales de Tunis a évoqué le parcours historique de Cléopâtre la fille qui s'était mariée avec le roi amazigh Juba, devenant ainsi la reine de Mauritanie et laissant une empreinte particulière dans les domaines de l'art, la littérature et l'architecture. A signaler que pas moins de 29 communications ont été présentées durant ce colloque, qui sera clôturé par l'adoption des recommandations, et ce, par des chercheurs venus de différentes universités et centres de recherche nationaux et étrangers.