La question de la participation ou non du parti El Fadjr El Djadid à la présidentielle du 12 décembre 2019 sera tranchée "prochainement" par le nouveau bureau national du parti, a annoncé samedi à Tipasa le président de cette formation politique, Tahar Benbaibèche. "Le bureau national est chargé du suivi des développements de la situation politique du pays en vue de prendre une décision concernant la participation ou non du parti avant l'expiration du délai de retrait des formulaires de souscription des signatures individuelles", a déclaré Benbaibèche à l'issue des travaux de la 10e session du Conseil national de cette formation politique, consacré à l'examen de sa position à l'égard de l'élection présidentielle. Expliquant les motifs à l'origine de la "non prise d'une décision" au cours de ce conseil national, le président du parti El Fadjr El Djadid a déclaré que "les choses ne sont pas encore tout à fait claires", exprimant, entre autres, des réserves quant à la candidature de ceux qu'il a qualifié de "symboles du système", et ceux "impliqués dans des affaires de corruption" sans pour autant les nommer. M. Benbaibèche a, néanmoins, affirmé la conviction de son parti quant au fait que l' "élection présidentielle est l'unique issue pour l'Algérie pour sortir de sa crise politique actuelle" et ce, a-t-il soutenu, suivant "un échéancier bien établi, parallèlement à des mesures d'apaisement, doublées d'une volonté politique de la part du pouvoir". "Le parti El Fadjr El Djadid est inquiet de voir des +symboles du système+ postulant à une candidature à la présidentielle", a souligné Tahar Benbaibéche, estimant que ces derniers "veulent renouveler l'ancien système", avant de s'interroger sur les motifs à l'origine de leur candidature "en dépit du fait que le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'armée, le général major Ahmed Gaïd Salah, a affirmé à plusieurs reprises que +l'armée ne soutien aucun candidat+", a-t-il observé. Et de poursuivre "le peuple s'est débarrassé de la Bande, grâce à l'accompagnement assuré par l'armée au Hirak, créant une véritable cohésion entre l'Armée nationale populaire (ANP) et le peuple algérien", assurant, en outre, que les "acquis du Hirak sont inestimables, car il a contribué à la réhabilitation de l'Algérie". Toutefois Benbaibèche a exprimé sa crainte à l'égard des "résidus du système qui activent pour revenir.. en dépit du fait que la Bande est à l'origine du classement de l'Algérie parmi les dernières nations à l'échelle mondiale en matière des droits de l'Homme, des libertés et du développement socioéconomique", a-t-il déploré, par ailleurs. Le parti El Fadjr El Djadid œuvre pour "la construction de l'Etat-Novembre pour lequel se sont sacrifiés les chouhada. Un Etat fondé sur la justice, l'égalité, la poursuite de la lutte contre la corruption et la poursuite en justice des symboles du système corrompu", a assuré son président. Estimant que le corps judiciaire "est devant une responsabilité historique" en cette période cruciale pour l'Algérie, en vue de l' "ouverture des dossiers de la corruption", Benbaibèche a mis l'accent sur le soutien de l'Armée aux juges en charge de la lutte contre la corruption. Le chef de file du parti El Fadjr El Djadid a également réitéré son appel pour le "départ de l'actuel Gouvernement avec la prise de mesures d'apaisement, dont la mise en liberté de certains parmi ceux ayant fait l'objet de poursuites judiciaires, pour avoir commis certains dépassements durant les marches populaires".