Les manifestations du 17 octobre 1961 à Paris ont obligé la France à retourner à la table des négociations avec la partie algérienne, a affirmé le moudjahid et membre de la fédération du Front de libération nationale (FLN) en France, Mohamed Ghafir. Intervenant lors de la journée parlementaire organisée à l'APN, à l'occasion du 58e anniversaire des manifestations du 17 octobre 1961, le Moudjahid Ghafir Mohamed dit "Moh Clichy" a indiqué que les manifestations pacifiques organisées, à l'époque, par la communauté algérienne à Paris, réprimées dans le sang par des massacres "ont obligé le président français, Charles De Gaule à retourner à la table des négociations avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), autour de l'indépendance de l'Algérie et sa pleine souveraineté sur son territoire". Les représentants du GPRA aux négociations d'Evian ont décidé, le 28 juillet 1961, de quitter la table des négociations, lors du deuxième round, lancé le 20 mai, après la tentative française d'exclure le Sahara algérien des pourparlers, en le séparant du territoire algérien, a-t-il fait savoir. M. Ghafir a retracé, dans ce cadre, les évènements survenus avant la répression menée par les forces coloniales françaises contre des manifestants algériens, sortis pacifiquement à Paris, pour dénoncer la décision française de leur imposer un couvre-feu, le 5 octobre 1961. Le Préfet de police de Paris de l'époque, Maurice Papon avait mobilisé 12.000 policiers et 1500 gendarmes qui ont arrêté 12.000 Algériens et jetés plusieurs d'entre eux dans la Seine (Paris), a-t-il poursuivi. La décision de porter la lutte au cœur même de la capitale du pays colonisateur s'inscrivait au sein des objectifs tracés par le Comité de coordination et d'exécution (CCE), issu du Congrès de la Soummam (20 août 1956), pour l'organisation et la structuration des émigrés algériens, le financement de la Révolution de libération nationale et l'internationalisation de la cause algérienne, a-t-il soutenu. Pour sa part, le professeur d'université, Atallah Fechar a évoqué l'histoire de l'émigration algérienne, "résultat direct de la politique coloniale française". Apres avoir dit que les manifestations du 17 octobre 1961 "constituaient une véritable défaite à domicile pour la France", l'universitaire a affirmé que "les valeurs auxquelles les Français étaient attachés se sont effondrées, car l'Etat français avait piétiné les principes de la République française notamment le droit de manifester et de s'exprimer librement". La journée parlementaire a été marquée par la distinction de nombre de moudjahidine dont Mohamed Ghafir et des joueurs de l'équipe de football du FLN, à savoir: Hamid Zouba et Mohamed Maouche.