La mission des Nations unies en Libye (Manul) a demandé jeudi aux autorités dans l'est du pays de faire la lumière sur le sort d'une députée enlevée il y a trois mois à Benghazi, ville sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar. Dans un communiqué paru jeudi sur son site, la Manul a affirmé "que les autorités compétentes dans l'est de la Libye sont légalement tenues de déterminer le sort de (Siham) Sergewa et le lieu où elle se trouve". "Il y a trois mois, Siham Sergewa, membre élue de la chambre des représentants, a été enlevée de nuit à son domicile à Benghazi. Depuis, son sort demeure inconnu", a rappelé la Manul. Siham Sergewa a disparu le 17 juillet à Benghazi --ville où siège le Parlement-- après l'attaque de son domicile par un groupe armé, au lendemain de son intervention sur la chaîne de télévision Libya al-Hadath, proche de l'homme fort de l'est libyen Khalifa Haftar dont Benghazi est le fief. Le maréchal Haftar a lancé le 4 avril une offensive pour tenter de prendre la capitale Tripoli où est basé le gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU. Dans son intervention, Mme Sergewa avait appelé à l'arrêt des combats et dénoncé le "radicalisme" de certains députés acquis à la cause d'un camp ou de l'autre, responsable selon elle de la division du Parlement. D'après la mission onusienne en Libye, depuis le début de l'offensive de l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée du maréchal Haftar, il y a une "augmentation alarmante du nombre de disparitions forcées" en Libye, notamment dans la capitale Tripoli, à Benghazi (est), Tarhouna (ouest) et à Mourzouk (sud). La disparition forcée de Mme Sergewa est "un message de terreur" adressé aux élus pour les décourager de s'exprimer librement, a estimé le communiqué. Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte, la Libye est plongée dans le chaos avec des luttes de pouvoir et des milices armées qui font la loi.