Le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Tidjani Hassan Haddam, a annoncé que 99% du budget de fonctionnement du secteur alloué au titre du Projet de loi de finances 2020 (PLF), seront affectés aux transferts sociaux en vue de promouvoir l'emploi et assurer la couverture sociale aux catégories vulnérables. Dans un exposé sur les affectations proposées en faveur du secteur du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale au titre du PLF 2020 devant la commission des finances de l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a souligné que le budget du secteur s'élevait "à plus de 229 milliards de dinars, dont 197 milliards destinés aux dépenses de fonctionnement". Il a indiqué que la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage constituaient "une priorité de la stratégie de la politique de développement national", citant les dispositions introduites pour encourager l'investissement productif et améliorer l'employabilité auprès des jeunes, notamment "à travers la valorisation des ressources humaines, en encourageant la formation et la modernisation de la gestion du marché du travail". "En dépit du recul enregistré en Algérie en matière de ressources financières, induit par la baisse des revenus pétroliers," l'Etat a poursuivi "son soutien aux dispositifs d'emploi et aux politiques visant à créer les activités et à encourager l'investissement productif", à travers "la prise de mesures incitatives à caractère fiscal et parafiscal, en sus de l'amélioration du climat d'affaires et de la levée des difficultés auxquelles font face les micro-entreprises créées dans le cadre des dispositifs d'appui aux activités". Concernant le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, le ministre a annoncé que les objectifs tracés pour l'année 2020 consistaient en "la réalisation de 400.000 placements dans le monde du travail", ajoutant que l'orientation des demandeurs d'emploi vers l'entrepreneuriat "constitue un des enjeux à la faveur desquels le secteur tend à renforcer les micro-entreprises et à soutenir les ressources de production de richesse au niveau local pour remédier au chômage, notamment pour la main d'oeuvre qualifiée et les diplômés universitaires". Pour cela, le secteur "a pris une séries de mesures en vue d'encourager l'investissement, accompagner les porteurs de projets et inciter les demandeurs d'emploi à l'effet d'accéder au monde d'entrepreneuriat", a-t-ildit. En outre, le ministre a qualifié le système de la sécurité sociale "d'axe principal" de la protection sociale à travers "la contribution de l'Etat aux dépenses des transferts sociaux visant la protection de cette frange de citoyens en général, et les personnes à faible revenu en particulier". Les données relatives à la situation financière de la sécurité sociale font état, précise-t-il, d'un "déficit financier ayant touché, notamment, le volet relatif à la retraite, au vu de la hausse de ses dépenses et du recul de ses recettes à partir des cotisations de la sécurité sociale, d'autant que le nombre de retraités s'est élevé à 3,2 millions avec un coût annuel de près de 1.282 milliards de dinars". A ce titre, il a rappelé que la Caisse nationale des retraites (CNR) "a connu, depuis 2014, un déficit qui ne cesse de s'accroitre en passant de 155 milliards DA en 2014 à 664 milliards DA en 2019, lequel atteindrait les 680 milliards DA en 2020". Il a fait savoir aussi que son secteur avait mis au point "une feuille de route visant à rationaliser les dépenses et élargir et diversifier l'assiette des cotisations en améliorant les prestations à l'effet de préserver ses équilibres financiers".