En plus d'être une des rares occasions pour le public algérois de renouer avec les salles obscures, le Festival international du cinéma d'Alger (Fica), qui prend fin samedi soir, aura confirmé cette année encore son orientation tournée vers le film engagé dans une sélection documentaire à la hauteur des attentes des cinéphiles. Plus de 30 films entre documentaires, courts et longs métrages de fiction dont 24 en compétition et des projections hors compétition étaient au programme de ce fica qui a organisé la première compétition dans la section court métrage, absente des éditions précédentes. Le public a eu droit à une sélection de documentaires résolument arrimés aux thèmes traitant de l'humain, donnant au Festival une identité affirmée qui le différencie des autres manifestations cinématographiques, même si les organisateurs ont adapté leur sélection pour combler le vide laissé par Festival d'Oran du film arabe, annulé pour 2019. Des portraits de militants, des combats pour la justice et autres drames de migrants subsahariens, sont proposés dans des documentaires comme "Le silence des autres" coréalisé par l'Espagnole Almudena Carracedo et l'Américain Robert Bahar, "L'envers d'une histoire" de la Serbe Mila Turajlic, ou encore "Tilo Koto" des Françaises Valérie Malek et Sophie Bachelier. Dans la catégorie long métrage de fiction, les prix sont allés à "The tower" inspiré du quotidien des réfugiés palestiniens dans les camps au Liban et réalisé par le norvégien Mats Grorud, alors que le court métrage "Facing Mecca" du Sisse Jan -Eric Mack a reçu le Grand prix de cette section. Pour la première compétition de court métrage du Fica, le jury a décerné des mentions d'encouragement à "Hadi Hya" de Youcef Mahsas, à "Une histoire dans ma peau" de Yanis Khelloufi sur le thème de l'engagement militant dans l'Algérie d'aujourd'hui et à "Felfel Lahmar", un documentaire sur la condition féminine en Algérie, réalisé par Saadia Gacem. Le prix du public a été attribué, ex-aequo, à "La fausse saison" de Menad Embarek sur la violence terroriste des années 1990 et à "Sotra". Signé Abdallah Aggoun, ce court métrage retrace l'histoire d'un père de famille assistant impuissant au harcèlement quotidien de sa fille musicienne par le voisinage, et qui finit, en désespoir de cause, par lui imposer le voile. Le 10e Fica qui s'est clôt officiellement jeudi se poursuit cette soirée avec la projection de films hors compétition.