Gotabaya Rajapaksa a remporté la présidentielle srilankaise avec 52,25% des suffrages, devançant largement son rival Sajith Premadasa (41,99%), a annoncé dimanche la commission électorale. M.Rajapaska avait présenté un programme électoral qui donne la priorité à la relance de l'économie, la modification des lois financières obsolètes et la préservation de la sécurité nationale. Reconnu comme le stratège des opérations militaires contre les Tigres Tamouls, durant la décennie au pouvoir de son frère, M. Rajapaksa est parvenu à instaurer la paix au Sri Lanka en 2009, mettant ainsi fin à la guerre civile qui a duré 37 ans entre la majorité bouddhiste cinghalaise et les groupes minoritaires tamouls. Gotabaya Rajapaksa, 70 ans, avait en outre mené une campagne nationaliste et axée sur la sécurité à la suite des attentats terroristes qui ont fait 269 morts le 21 avril dans l'île d'Asie du Sud. Des kamikazes d'un groupe extrémiste local s'étaient fait exploser dans des hôtels de luxe et des églises. Lieutenant-colonel à la retraite, Gotabaya Rajapaksa est pour l'occasion le représentant de lapuissante famille des Rajapaksa. L'ancien militaire était l'une des clés de voûte du régime de son frère Mahinda (2005-2015), empêché par la Constitution actuelle de se présenter, et son élection marquerait le retour aux affaires de la fratrie. En tant que plus haut responsable du ministère de la Défense à l'époque, Gotabaya commandait de fait les armées sri-lankaises au moment de l'écrasement de la rébellion séparatiste tamoule en 2009, pour l'ultime offensive au cours de laquelle 40.000 civils tamouls ont péri selon les défenseurs des droits humains. Ce bain de sang avait sonné la fin de 37 ans de guerre civile, qui a fait 100.000 morts, et vaut aux Rajapaksa d'être adulés au sein de la majorité ethnique cinghalaise, mais détestés et craints par la minorité tamoule qui constitue 15% des 21,6 millions de Sri-Lankais.