La Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), déployée dans la région depuis 1991, "en plus de ne pas s'acquitter de sa mission principale,devient progressivement une mission visant à consolider l'occupation marocaine du territoire sahraoui", a déclaré le représentant du Front Polisario en France, Oubbi Bucharaya Bachir. Le représentant du Front Polisario est revenu longuement lors de son exposé, lors de la Conférence internationale sur la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles tenue au Sénat français, sur les derniers développements concernant la question sahraouie, à la lumière de la récente résolution 2494 (2019) du Conseil de sécurité et de la position du Front Polisario sur la question. "Le contexte entourant l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de sa dernière résolution le 30 octobre est décevant et amène le peuple sahraoui à perdre espoir en la capacité et la volonté des Nations unies de résoudre le conflit, après six mois sans nomination de successeur de Kohler", ancien Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, a dénoncé le diplomate sahraoui. S'exprimant lors de cette Conférence internationale tenue au cours du week-end à Paris, M. Bucharaya a souligné que le Front Polisario "n'accepterait pas la poursuite de la situation actuelle et prendrait des mesures décisives pour protéger le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance". "Le Maroc ne peut pas continuer son intransigeance en essayant de détourner où de bloquer le processus de règlement de la manière actuelle sans le soutien inconditionnel qu'il reçoit des membres du Conseil de sécurité et de l'Union européenne", a-t-il ajouté. Et il a averti, à cet égard, que "ce type de soutien encourage le Maroc à poursuivre son occupation et conduit la région à une nouvelle escalade et à la confrontation militaire, ce qui n'est pas dans l'intérêt de la région et de l'Europe". Après avoir examiné l'action en justice intentée par le Front Polisario contre l'accord d'association UE-Maroc pour imposer la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles, M. Bucharaya a rappelé que la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) avait prononcé trois condamnations historiques 2016 et 2018 en faveur du peuple du Sahara occidental. Le diplomate a souligné également les résultats obtenus à cet égard, indiquant qu'il était important d'exercer plus de pressions politiques, juridiques et sur le terrain, sur les autorités d'occupation marocaines, pour mettre fin aux pillages systématiques impliquant des partenaires étrangers, principalement des investisseurs européens. Les participants à la Conférence tenue au Sénat, "se sont réjouis" du succès de la rencontre et se sont engagés à mener "toutes les actions nécessaires en direction de l'UE pour que s'appliquent les arrêts de la CJUE en faveur de la préservation des ressources du peuple sahraoui et ce jusqu'à son indépendance". Dans une déclaration finale, les participants "se réjouissent du succès de cette conférence, qui a permis à nouveau d'affirmer de manière claire et juridiquement assurée la souveraineté du peuple sahraoui sur l'ensemble de ses ressources naturelles" et rappellent que cette rencontre a été rendue possible "grâce à l'engagement de la sénatrice Christine Prunaud et à l'attention que la section relations internationales du Parti Communiste français porte à l'application du droit de la décolonisation, en particulier pour le peuple du Sahara occidental". Cette Conférence de Paris organisée, aussi par l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), "poursuit la réflexion déjà menée en octobre 2018 à Gonfreville-l'Orcher et s'inscrit dans le cadre du travail mené par les conférences annuelles de l'EUCOCO (Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui), celle de Paris-Vitry en 2017 et la suivante tenue à Madrid en 2018, se félicitent encore les participants".