Les travaux d'un workshop sur "la formation des formateurs sur les pratiques adaptées au genre social dans les procédures de Police judiciaire" ont débuté, dimanche à Alger au profit des corps de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales ainsi que des Service de la sécurité militaire. Organisée par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) en collaboration avec le Bureau Moyen Orient et Afrique du nord de l'Organisation internationale de la réforme pénale (OIRP), et l'assistance de l'ambassade du Royaume Uni à Alger, cette session de formation est prévue pour cinq jours. Intervenant à l'ouverture de ces travaux, le président du CNDH, Lazhari Bouzid, a affirmé que l'Algérie, qui a ratifié l'ensemble des accords et conventions internationaux relatifs aux droits de l'Homme, n'a eu de cesse d'œuvrer à la promotion de la culture des droits de l'homme", rappelant à ce propos que "la Déclaration de 1er Novembre avait consacré ces principes". Concernant cet atelier "important" qui s'inscrit, a-t-il précisé, dans le cadre de la concrétisation de tous les instruments internationaux ratifiés à ce jour, M. Lazhari a indiqué que l'objectif escompté de "traduire sur le terrain les pratiques adaptées au genre social lors des missions de la Police judiciaire relatives, au termes de l'article 20 du Code de procédure pénale, aux investigations et recherches, à la collecte de preuves, à la réception de plaintes et autres informations, et partant à l'application des ordres de la justice ayant trait à certains droits fondamentaux de l'Homme". Le traitement de certaines affaires implique des pratiques adaptées au genre social, comme lorsque la femme est au coeur du dispositif de Police judiciaire, notamment dans des cas de violence familiale, conjugale ou deviol, a-t-il fait savoir. Par ailleurs, le président du CNDH a loué les efforts consentis, en cette conjoncture "sensible" par les forces de sécurité à travers "leur professionnalisme" dans l'accompagnement du Hirak populaire pour que les citoyens, toutes obédiences confondues, puissent exercer leur droit d'expression, relevant cependant qu'"il n'existe pas de libertés absolues, et que les restrictions exigées par l'ordre public, la sûreté national et les bonnes mœurs doivent être respectées". Après avoir rappelé que "l'Algérie se prépare à un scrutin décisif", M. Lazhari a plaidé pour "l'exercice de tous les droits, mais dans le cadre du respect des lois et des droits de l'Homme, loin des discours de haine et de discrimination afin de préserver notre pays". "Nous souhaitons aller vers une société démocrate où les libertés sont consacrées, et ce dans le cadre du respect des lois internationales", a-t-il conclu. Pour sa part, le directeur adjoint du Bureau Moyen Orient et Afrique du nord de l'OIRP, Haythem Chebli, a expliqué ce workshop "intervient dans le cadre du renforcement des réformes engagées en Algérie et qui traduisent une réelle volonté politique à promouvoir les missions des officiers de Police et de la Gendarmerie, soulignant l'appui de l'OIRP à l'Algérie pour devenir un exemple en matière des droits de l'Homme dans le monde arabe. Les intervenants à cet atelier auront des échanges avec deux (02) experts de l'Organisation sur les modalités de traitement des femmes et des filles dans le système judiciaire", a-t-il ajouté. Ce workshop se penchera sur les spécificités de certains outils techniques de formation en matière de procédures de Police judiciaire, selon les organisateurs.