Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a été destinataire, en 2018, de plus de 1.400 doléances, dont la majorité porte sur des affaires liées au logement, à la Justice et au travail, a indiqué le CNDH dans son rapport annuel sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, au titre de l'année 2018 remis ce lundi au chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah. Durant l'année écoulée, le CNDH a reçu 1.439 doléances et accueilli 885 personnes donnant lieu à l'examen de 1.258 dossiers, soit une hausse de 67% par rapport à 2017, a précisé le CNDH dans son rapport, dont l'APS a obtenu une copie. Concernant la répartition par objets des doléances et des requêtes, le dossier du logement figure en tête des droits les plus revendiqués avec 345 doléances, soit 27% de l'ensemble des dossiers étudiés. Le deuxième droit sur lequel est saisi le CNDH concerne la justice et l'exigence d'un procès équitable. Le nombre des doléances a atteint 327 doléances mais la majorité ne remplit pas les conditions de poursuites et l'épuisement de toutes les étapes de poursuites, indique le rapport qui rappelle que le CNDH, en vertu de la loi, ne peut intervenir dans la Justice néanmoins il joue le rôle d'intermédiaire entre le citoyen et la Justice en l'orientant pour l'obtention de ses droits. Le droit au travail constitue le 3ème motif de doléances avec 115 dossiers relatifs aux conflits professionnels, au licenciement et autres affaires relatives au travail de manière générale. Selon les explications contenues dans le rapport, les doléances relatives aux droits des détenus interviennent à la 4e position en nombre de dossiers reçus par le CNDH (60 doléances), suivi des doléances relatives à la tragédie nationale (40 doléances). S'agissant du genre, le CNDH fait constater que le nombre de doléances émanant de femmes atteint 349 dossiers en 2018 (17% du total des doléances), contre 171 doléances en 2017. Cette hausse est "liée à la prise de conscience de la femme quant à ses droits en dépit des obstacles sociaux et des traditions dominant la société et infligées à la femme", estime le rapport. Quant à la classification géographique, le rapport a indiqué que la wilaya d'Alger occupe le premier rang en termes de nombre de doléances reçus par le CNDH (324 doléances), suivie de la wilaya de Médéa (156 doléances),tandis qu'il a reçu 8 doléances de la communauté algérienne établie à l'étranger. Evoquant la destination des correspondances émises par le CNDH suite aux doléances reçues, le rapport fait état de 268 correspondances adressées à des walis et 60 à des walis délégués, étant donné que la majorité des affaires porte sur le logement. Cependant, le CNDH n'a reçu que 175 réponses de la part des autorités compétentes saisies, qualifiant ce chiffre d'"insuffisant" en comparaison avec le nombre de doléances transmises, ce qui confirme que "les autorités compétentes ne réalisent toujours pas que leurs missions consistent également à répondre aux correspondances du CNDH en tant qu'institution constitutionnelle, dont les missions concernent le traitement des doléances et la médiation". A ce propos, le CNDH a recommandé, dans son rapport, la mise en place d'un bureau au niveau de toutes les institutions de l'Etat, qui aura pour mission le traitements de des requêtes. Il a également suggéré aux institutions de l'Etat de déployer davantage d'efforts en vue de développer leurs dispositifs de réponse aux réclamations des citoyens dans le but de sortir de la bureaucratie et moderniser leur méthode de travail. Le CNDH œuvre, par ailleurs, à la mise en place prochaine de nouveaux mécanismes relatifs au traitement des doléances et à y répondre afin de consacrer la démarche de l'Etat visant l'instauration d'une E-administration et aller, ainsi vers la bonne gouvernance et la démocratie participative, conclut le rapport.