Le rejet de l'ingérence étrangère dans les affaires internes de l'Algérie a constitué le principal point évoqué samedi, 14e jour de la campagne électorale, par les candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Le candidat Ali Benflis a salué depuis Sétif "l'élan populaire" enregistré à travers les différentes wilayas du pays pour exprimer le rejet des Algériens de toute ingérence étrangère dans leurs affaires internes,dénonçant la résolution votée par le Parlement européen sur la situation des libertés en Algérie, qualifiée "d'ingérence flagrante". M.Benflis a appelé, au cours d'un meeting, à "parachever le processus enclenché en février dernier par la mouvement populaire, qui a permis l'éviction de la bande, avec l'accompagnement de l'Armée", indiquant que cela "ne saurait se réaliser qu'en allant à l'élection présidentielle, qui mènera vers un avenir meilleur où la lutte contre la corruption sera poursuivie". Il a présenté les axes de son programme électoral qui vise à "conférer la légitimité aux institutions de l'Etat, à élaborer une nouvelle Constitution qui répartit les prérogatives du pouvoir exécutif entre le président de la République et le chef du gouvernement, à réactiver le rôle de contrôle assumé par le Parlement, outre le soutien de l'opposition, la libéralisation des médias et la garantie de l'indépendance de la justice". Lors d'un deuxième meeting à Oum el Bouaghi, Benflis a appelé a préserver l'unité de l'Algérie et rejeter tout facteur de division, mettant en exergue la "gravité" de la crise qu'affronte le pays. Evoquant également la question de l'ingérence dans les affaires intérieures de l'Algérie, le candidat Azzedine Mihoubi a salué, de son côté, l'unité du peuple algérien et les marches organisées pour dénoncer "les manœuvres de certains cercles au sein du Parlement européens" visant à déstabiliser le pays. Le candidat du Rassemblement national démocratique (RND) a appelé, lors d'un meeting à Chlef, les citoyens à déjouer ces manœuvres en se rendant aux urnes le 12 décembre , à exprimer leur voix et à élire le président de la République. Sur un autre chapitre, M. Mihoubi s'est engagé à encourager et soutenir les investissements dans le domaine stratégique de l'industrie pharmaceutique pour réduire la facture d'importation de médicaments qui coûte à l'Algérie entre "4 à 5 milliards de dollars" chaque année, et ce, en octroyant toutes les facilités et en simplifiant les procédures aux investisseurs. Lors d'une activité de proximité à Mostaganem, M. Mihoubi a appelé au "renforcement du front interne pour mettre en échec les tentatives de ceux qui veulent porter atteinte à la stabilité de l'Algérie et perturber l'élection présidentielle qui constitue l'unique issue" à la crise politique que vit le pays. En campagne à Constantine, le candidat Abdelkader Bengrina a, lui aussi, salué tous les Algériens qui sont sortis pour exprimer leur rejet de l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures de l'Algérie. "C'est dans la nature des Algériens de mettre de côté leurs divergences et de faire front ensemble lorsque la patrie est menacée", s'est félicité le président du Mouvement El-Bina. Il a fait état, par ailleurs, de son projet de faire des grandes villes de toutes les régions du pays des "pôles scientifiques et industrielles" et des locomotives du développement économique. Au cours d'un second meeting à Batna, le candidat Bengrina a promis, s'il était élu Président, d'ouvrir un dialogue "global" incluant tous Algériens, car, a-t-il souligné, les solutions aux problèmes "ne peuvent être que consensuelles". Egalement en déplacement à Batna, le candidat Abdelaziz Belaid a souligné la nécessité pour le peuple algérien de "prendre conscience de la gravité de la situation" et des "complots qui sont fomentés contre l'Algérie". "Le peuple algérien doit prendre en main son destin et ne pas attendre que l'Union européenne ou les Etats-Unis décident à sa place", a-t-il déclaré lors d'un meeting. Il a affirmé que l'Algérie n'avait pas de leçons à recevoir des pays européens en matière de droits de l'homme, rappelant qu'ils n'ont pas réagi à la répression des manifestations des "gilets jaunes" par la police française. M.Belaid a salué le rôle de l'Armée nationale populaire "qui a accompagné le peuple dans sa révolution", réaffirmant que l'élection présidentielle est "l'unique solution" à la situation dans laquelle se trouve le pays. Le candidat à la magistrature suprême s'est engagé, d'autre part, à édifier un Etat fondé sur "l'indépendance de la justice, une économie performante et une presse libre".