Les cinq candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain ont expliqué vendredi lors d'un débat télévisé, les réformes qu'ils proposent à travers leurs programmes électoraux pour relancer les secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la santé, affirmant l'impératif "de tenir l'école et l'université à l'écart de la politique et les influences idéologiques". Les candidats ont, dans un débat télévisé organisée par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) au Centre international des Conférences (CIC) (Alger), pris la parole selon le tirage au sort organisé à cette occasion où ils ont répondu aux questions ayant trait à leurs visions sur la relance des secteurs de l'Education, de l'Enseignement Supérieur et de la Santé. Le candidat Abdelkader Bengrina a indiqué que le programme qu'il propose pour le secteur de l'Education nationale repose sur une méthodologie "qui renforce le nationalisme et l'unité de la nation algérienne" et l'élaboration d'une loi spéciale à l'éducation et à l'enseignement, ainsi que la "sortie" du secteur de la fonction publique. Le président du parti El Bina propose également l"ouverture d'un dialogue inclusif" avec la famille universitaire en tenant l'université à l'écart de la politique et en encourageant la recherche scientifique. Concernant le secteur de la santé, M. Bengrina a proposé "une distribution équitable" des projets de santé notamment les hôpitaux spécialisés au niveau du territoire national et la création d'hôpitaux en partenariat conformément aux expériences internationales réussies. De son côté, Abdelaziz Belaid s'est engagé à "libérer" et "réformer" l'école algérienne à travers un dialogue inclusif réunissant l'ensemble des acteurs de l'éducation nationale, tout en tenant l'école algérienne loin de la politique. Il a promis également d'œuvrer à ancrer le patriotisme dans les milieux scolaires et de procéder à la révision des horaires et des programmes. Rappelant que l'université algérienne "souffre d'énormes problèmes", le président du Front Moustakbel a affirmé que son programme vise à "la démocratisation de l'enseignement supérieur", s'engageant à consacrer une pension sociale au profit des étudiants garantie par la commune de résidence de l'étudiant, outre une bourse spéciale aux étudiants brillants. Pour ce qui est du développement du secteur de la santé, M. Belaid a déclaré que son programme a pour objectif de "changer les mentalités", "appuyer" les établissements hospitaliers publics, élargir les conventions entre la sécurité sociale et les hôpitaux privés à plusieurs maladies, comme ce fut le cas pour les maladies cardiaques et l'insuffisance rénale. De son côté, le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune a fait savoir que son programme vise à "dissocier l'école" de la politique et adapter l'éducation à la création de richesses. S'agissant de son programme pour la promotion de l'université et le secteur de l'enseignement supérieur, M. Tebboune a promis d'améliorer le niveau de vie des enseignants et de procéder au reclassement des chercheurs et la revalorisation de leur grille de salaire. Il s'est engagé également à conférer aux universités algériennes "la liberté entière" de signer des conventions de jumelage avec des universités étrangères. Pour redynamiser le secteur de la Santé, M. Tebboune s'engage à revisiter, à travers son programme, la couverture sanitaire sur l'ensemble du territoire national, mettant l'accent sur la nécessaire révision de la politique préventive afin d'eradiquer définitivement certaines maladies. M. Benflis s'est engagé quant à lui s'il est élu, à accorder à la famille de l'éducation "un intérêt particulier" car étant "un gage de développement de tous le pays", promettant de renforcer les langues étrangères "au mieux des intérêts de notre pays". Exprimant sa vision sur le développement de la recherche scientifique et la promotion de l'université algérienne, le candidat propose de "connecter l'université" aux derniers développements au plan socioéconomique et la mettre à la disposition de tous les autres secteurs, tout en tirant profit du savoir-faire des cadres universitaires établis à l'étranger. Le prétendant à la magistrature suprême, Azzedine Mihoubi a promis, lui, de traiter "l'ensemble des problèmes" du corps de l'éducation nationale en "éloignant l'école de toute influence d'ordre politique ou idéologique", et de "réduire" le fossé technologique existant dans le secteur de l'Education. Quant à la relance de l'université et de la recherche scientifique, le Secrétaire général du RND par intérim promet d'ouvrir le champ de la compétitivité "en toute transparence" pour la création d'universités sous forme de partenariat public-privé (PPP) et le remplacement du système LMD (Licence-Master-Doctorat) par un autre système d'enseignement. Afin de développer le secteur de la Santé, M. Mihoubi insiste sur "l'encouragement de l'investissement réussi" et la création d'hôpitaux en partenariat public-privés (PPP).