La procédure visant la destitution du président des Etats-Unis, Donald Trump, en raison de l'affaire ukrainienne, franchira mercredi un cap supplémentaire au vu du vote solennel de la chambre des représentants pour sa mise en accusation, font observer des analystes de la scène américaine, estimant que ce pas est insuffisant pour sa mise en application. Le vote à la chambre des représentants contrôlée par les démocrates (233 sièges contre 197 pour les républicains), sera, affirment les observateurs, une simple formalité, tant ce sont les démocrates qui étaient à l'origine de l'enquête en question. Avant le vote prévu au plus tôt en fin d'après midi, la réunion des représentants, sera précédée d'un débat de six heures qui sera dirigé par le républicain, Mitch McConnell, et la démocrate, Nancy Pelosi, respectivement président du sénat et de la chambre des représentants. Au centre du débat, la discussion des deux chefs d'accusation retenus, le 10 décembre courant par la Commission judiciaire de la chambre des représentants contre Trump, à savoir : "abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès". La Maison Blanche a refusé de collaborer et le chef de cabinet du président, Mick Mulvaney, ainsi que l'ex-conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, ont tous réfuter de témoigner. Plusieurs témoignages indirects de diplomates ou de responsables de l'administration évoquent des "pressions" de M. Trump sur Kiev. L'ambassadeur américain pour l'Union européenne, Gordon Sondland, a livré le témoignage le plus embarrassant. L'homme d'affaires nommé par M. Trump confirme un "donnant-donnant": une "invitation" du président Zelensky à la Maison Blanche contre l'annonce d'ouverture d'enquêtes par l'Ukraine, selon les "ordres" de Donald Trump. Depuis, les élus républicains ont fait bloc derrière Trump, défendant les propos de leur chef de file selon lesquels il n'y a pas eu de "donnant-donnant", puisque l'aide militaire a été versée sans que Kiev annonce d'enquêtes. Pour Donald Trump, le vote à la Chambre n'est qu'"une tentative de coup d'Etat illégale et partisane". "Vous êtes incapable d'accepter le verdict des urnes" de 2016, écrit-il encore, en référence à sa victoire électorale qui avait "déjoué la plupart des pronostics".